La création des Lettres d’ivoire n’a jamais été destinée à provoquer du «bruit», un vacarme qui viendrait s’ajouter à tous ces excès en matière de communication qui n’ont aucun d’intérêt et qui finissent par broyer l’intelligence du monde. Six ans plus tard, alors que la pandémie de Coronavirus se poursuit, nous ne voyons toujours pas l’intérêt de « retweeter », « facebooker » ou « instagramer » dans le monde entier cent millions de fois que ce soit Je suis Charlie ou #metoo, lorsque le même jour une fillette ceinturée malgré elle de dynamite, et qui ne s’appelle pas Charlotte, devient une victime ensanglantée sur un marché du nord du Nigéria, tuant vingt-trois personnes tout aussi innocentes; ou quand, la même semaine, deux mille personnes sont assassinées dans des villages de la même province de ce pays, entraînant l’exode de vingt mille personnes fuyant leur village où la mort est donnée par des criminels qui jouent à la guerre comme d’autres aux cartes.
L’auteur virtuel est mort, vive Franche Pistole!
Les buts poursuivis depuis la création des Lettres d’Ivoire, sont d’accompagner un univers romanesque en même temps que d’apporter un éclairage un peu différent sur un monde où la violence primitive et mimétique l’emporte sur l’intelligence devenue secondaire, sans compter ceux qui pensent que la robotisation à l’infinie changera quelque chose à nos humbles vies, ce qui est parfaitement ridicule. Le risque serait plutôt que les aspirateurs, les tondeuses à gazon et autres objets connectés finissent par évacuer les derniers neurones qui s’accrochent à nos cerveaux en cette ère du tout médiatique.
Pour sa part, l’auteur virtuel devenu Franche Pistole par référence au Spectre dans Hamlet de Shakespeare dont James Joyce met en évidence toute la sincérité dans Ulysse, Franche Pistole donc, pense simplement que tout être humain est une personne et qu’elle a droit au respect indivisible de sa conscience et de sa dignité, en tout lieu et à tout moment. Même si cela semble une idée aussi fraîche qu’un poisson emballé dans du papier journal, au moins, cela semble préférable à celles avariées que l’on retrouve sur les étagères, dans les boîtes à sardines ou les sacs congelés, sans compter les miettes accrochées aux arêtes que n’importe quel artiste du dimanche peut faire figurer dans les coquilles vides de nos musées terriblement contemporains. A chacun ses autoproclamés, caricaturistes, artistes ou leaders d’opinion. Se contente d’écrire est déjà pas mal.
Ne croyez pas que l’auteur virtuel devenu Franche Pistole soit misanthrope, sans doute si peu que beaucoup, il pourrait jouer au naturel dans la pièce de Molière. Toute cette agitation médiatique extrême, à longueur de journées, agace fortement et perturbe dans le travail. Crier dans le brouhaha des villes ou dans le désert, c’est du pareil au même. Cette agitation n’apporte rien si ce n’est ce bruit inutile supplémentaire qui transforme la vie en quelque chose d’assez insupportable. Les pitres sont partout au pouvoir avec la complicité du diable, répétant les mêmes erreurs qui en d’autres temps menèrent à l’abîme.
Ne pas être féroce, forcément féroce, atrocement féroce
Donc, l’auteur virtuel, alias Franche Pistole, tous deux Cervières, va poursuivre modestement ce travail entrepris depuis janvier 2015 pour accompagner la publication de son oeuvre, et réfléchir un peu, de temps en temps, à l’état du monde , en toute lucidité et sincérité, sans excès, calmement, suivant que le principe de la modération qui s’applique à la consommation d’alcool et à notre santé en général, est probablement une vertu, en tout cas la seule voie à suivre.
Si vous voulez suivre ce travail tranquille et serein, vos commentaires et réflexions sont bienvenues. N’hésitez pas à le solliciter pour aborder des sujets que vous aimeriez voir traiter, loin du monde. L’auteur virtuel n’est pas voyant, il ne fait aucun pronostic. Et il ne joue pas aux jeux de hasard, même s’ils croit que l’obstination du hasard joue un rôle essentiel dans l’histoire des hommes et des sociétés. Tournez la roue de vos questions si vous le souhaitez. Il n’y a pas d’obligation.
Pour conclure, après avoir consacré six ans de sa vie à écrire un Roman mémoriel intitulé Le Maître de la Moisson, puis, par l’internet s’en est allé à la poursuite des Lettres d’ivoire pendant six ans, l’auteur virtuel va consacrer les prochaines années à rédiger ses mémoires romanesques en même temps qu’il affrontera la Tempête du vieillissement. Longtemps, ces publications eurent vocation à devenir un feuilleton à périodicite variable, tout en continuant d’approfondir certaines recherches de nature plus littéraires, sous la forme d’une somme théorique destinée à déterminer les modalités de publication en circonstances numériques. Le premier principe en est simple et d’actualité toujours plus grande : la gratuité. Pour recevoir, y compris des lecteurs, il faut tout donner, le don est ce qui peut sauver l’humanité des désastres qui s’annoncent.
En définitive, pour pouvoir écrire ces mémoires romanesques destinées à protéger les personnes citées de toute agressivité inutile, le plus difficile sera toujours de Ne pas être féroce, forcément féroce, atrocement féroce. Que Dieu nous garde du pouvoir des mots. Il faudra en toutes circonstances tenter de garder la plume bienveillante, ne jamais blesser, ce qui n’est pas le tempérament de l’auteur virtuel, Cervières en convient bien volontiers. La liberté n’existe pas quand elle ne s’accompagne pas de la charité.
Quand soufflait sur la publicité l’esprit de liberté !
Les lettres d'ivoire 