Des choses que l’on n’oublie jamais

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L’été sera chaud. L’auteur virtuel laisse la place à Cervières pour écrire un roman en 80 jours. Ne demandez pas comment on prend la décision d’écrire un roman. Un jour, on se décide voilà tout, c’est aussi simple que cela. Et plus rien ne compte que la réalisation de ce roman, sa conception, sa préparation, sa structuration, l’histoire, les lieux, les personnages, l’intrigue, les détails. Il faut que le grain lève.

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Qu’est ce qui fait qu’on se décide à écrire un roman ? Allez savoir ! Avec une telle réponse, vous êtes bien avancés, pas plus que l’auteur. En fait, à la réflexion, parcourant certains articles écrits ces temps derniers, tout est déjà là, prêt à l’emploi. Les articles sur l’Anjou, celui sur Saumur, la série consacré aux bérets, celle sur les 24 heures du Mans, ou encore l’article sur Saint-Lô capitale des ruines, sont autant de textes écrits ayant contribué à la décision d’écrire un roman cet été, retrouver cette longue durée de l’écriture sans laquelle on n’éprouve pas l’impression d’écrire.

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Car publier un article, des chroniques, des textes au fil des jours est quelque chose de sympathique, mais n’est pas satisfaisant, il y manque le souffle de l’imagination, du récit, l’esprit de création et d’invention.

Et c’est là que tout se complique ! Où sont les personnages, où est l’histoire ? Quels sont les lieux, les décors ? A quelle époque se passent les événements ? Et bien, à ce jour, après avoir pris la décision irrévocable d’écrire un roman, la table est rase. Tout est à construire.

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Mais alors, me direz-vous pourquoi écrire un roman si la première pierre n’est même pas posée ? Et bien, tout simplement, parce que quelqu’un cette semaine m’a suggéré à propos d’une histoire surprenante, d’en faire un roman. Sur le moment, ce conseil qui vient d’une grande lectrice de romans, n’a pas retenu mon attention. Mais depuis lors, il m’est apparu de plus en plus évident que cette histoire surprenante dépassait le cadre d’un simple roman et que jamais un roman ne pourrait atteindre le degré de vérité de cette histoire surprenante qui, réduite à un roman ne peut que passer pour totalement invraisemblable. Et donc, quand la réalité dépasse le cadre romanesque traditionnel, alors il est possible d’en faire un roman qui, même s’il n’aura jamais la force de la réalité, dépassera toujours le cadre d’une histoire romanesque traditionnelle.

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Autrement dit, pour simplifier, sans le vouloir, j’ai devant les yeux une histoire extraordinaire qu’il me revient de transformer en roman, sachant que je ne pourrais jamais retranscrire dans un roman le caractère si extraordinaire de l’histoire. Car le roman n’est jamais aussi fort que la vie qui reste l’horizon indépassable de l’homme.

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L’intrigue étant là, disponible, il ne reste plus qu’à écrire le roman, perspective épuisante mais prometteuse et emballante. Ne restait plus qu’à trouver un titre au projet romanesque. Et c’est là que cela devient intéressant. Croyant m’être décidé cette semaine à écrire ce roman, j’ai découvert que voilà deux mois déjà, tout était là sous les yeux, dans ces articles écrits sur le Haut Anjou, la Loire et la Normandie, jusqu’au titre du roman.

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Ce roman s’appellera : Des choses que l’on n’oublie jamais, un titre extrait de l’œuvre de René-Guy Cadou, déjà cité dans : https://cervieres.com/2015/05/05/ladieu-aux-paysans-du-haut-anjou/

Cet article commence ainsi :

René-Guy Cadou, natif de la Grande Brière et illustre poète parmi les illustres, a écrit : il y a des choses  que l’on n’oublie jamais, des choses qui font que l’on a trop tôt quitté l’enfance et c’est elles qu’on  cherchera toujours. La paysannerie du haut Anjou a disparu à la fin des années soixante, début soixante-dix.

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Reste à savoir si je vais écrire le roman en direct ou pas. J’avais commencé cet hiver un feuilleton dont j’ai suspendu l’écriture. J’envisage de le reprendre à l’automne. Mais en attendant, attaquer l’écriture d’un roman en le publiant au fil des jours est une décision loin d’être évidente. La prudence s’impose à ce stade. Ne décevons pas le lecteur ! Pourtant, ce fut le lot de Balzac toute sa vie qui publia en feuilleton ses romans. Et Balzac, c’est Balzac, une force de l’écriture, on ne transige pas avec l’écriture.

Chose étrange : écrire ce roman est une perspective heureuse. Et si l’écriture rendait heureux ?

Ne reste plus qu’à débiter le roman en bûches d’ici l’automne pour  traverser l’hiver !

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