Charles Delhaes organise jusqu’au 15 novembre 2015 une exposition intitulée L’or du temps à la Maison-Galerie de Liège. C’est le moment où jamais de découvrir  son oeuvre et de visiter une ville attachante, pleine de promesses.

L’exposition se visite tous les vendredi en nocturne de 17 à 21 heures, les samedi et dimanche de 14 à 19 heures. Il est aussi possible de prendre rendez-vous.

Pour s’y rendre, il suffit de d’aller au 26 rue de l’Etat-Tiers (B-4000 Liège) ; on peut toujours contacter le peintre par messagerie à l’adresse suivante : delhaes.charles@gmail.com

Gare TGV de Liège-Guillemins desservie par la ligne Thalys Paris-Bruxelles-Cologne

Pour se préparer à cette exposition, il est toujours possible de lire ou relire un texte accessible sur ce site : Dans l’atelier du peintre Charles Delhaes, ainsi qu’un portrait de l’artiste : Charles Delhaes le facétieux. Et pour la visite de Liège, il est encore conseillé de lire un article ici publié : A Liège, terre d’asile idéale.

Le couvent des Dominicains à Liège

Quelques conseils pour la visite de Liège : Il faut absolument se rendre chez le chocolatier Galler à Vaux-sous-Chèvremont où se trouve la fabrique, à dix minutes en voiture, à l’Est du centre-ville de Liège sur la route de Chaudfontaine. mais on peut aussi se contenter de passer à la boutique en centre-ville, au 2 rue du Pot d’or. D’autres chocolatiers ou confiseurs liégeois  sont aussi d’excellents artisans : Franz au 24 rue saint-Gilles ou Jean-Philippe Darcis, au 22 rue du Mouton blanc.

    

Chocolat noir à l’orange, langue de chat au chocolat, truffe au chocolat, chocolat blanc, chocolat praliné noir, on voit la vie en chocolat chez Galler le Liégeois.

Mais il n’y a pas que la peinture et le chocolat dans la vie, il y a la bière aussi, surtout à Liège, aux bords de cette Meuse qui inspira le dessinateur Mucha . C’est l’occasion idéale de découvrir la Curtius, une bière liégeoise complexe et élégante pour reprendre l’expression du brasseur. Le site propose des recettes de cuisinier associant la bière Curtius au veau, aux cailles, aux noix de saint-jacques ou au saumon.

Il existe de nombreuses brasseries micro-brasseries à Liège pour assouvir sa soif de découvertes. La Botteresse, l’Esperluette ou encore la Liègeoise 1892 peuvent satisfaire le gosier de tous les amateurs, sachant, par exemple, que la brasserie Sur-les-Bois, située à Saint-Georges dans la province de Liège, produit pas moins de trente bières différentes, à la cerise, aux pommes, aux noisettes, ou plus étonnant à l’arsenic qui n’est que le nom de la bière !

Boulets à la liégeoise sauce lapin

C’est que le Liégeois ne se contente pas de boire des bières différentes chaque jour que dieu fait dans l’année. Il est aussi fin dégustateur, n’hésitant pas à s’éloigner du chocolat pour revenir aux fondamentaux culinaires, avec les célèbres Boulets à la liégeoise, dit « Boulets sauce lapin » qu’il est impossible de critiquer sauf à mettre toute la ville en ébullition.

Pour déguster du Peket, on peut se rendre à la maison du Peket, pourquoi pas une fois.

Liège est aussi la ville du Peket, ou Péket ou encore Pékèt, nul ne sait très bien à vrai dire, qui est un alcool de grain aromatisé dont la ville de Namur prétend détenir l’antériorité de la recette, ce qui incite les étrangers à la neutralité. En attendant que l’affaire soit résolue, on peut toujours en consommer avec extrême modération.

Citadelle de Namur

Attention, le liégeois ne mange pas que des boulets. Il lui arrive aussi de prendre des salades liégeoises, du boudin blanc, des tartes au riz, mais aussi un petit fromage carré, dit le fromage de Hervé, que seuls les plus téméraires osent approcher des narines et du palais avant de s’enfuir en courant.

Les célèbres gaufres de Liège

Mieux vaut tout de suite passer au dessert. Les gaufres de Liège peuvent faire office de repas tout comme les gaufrettes qui prennent un nom impossible à se souvenir, le lacquemant qui est fourré et nappé d’un sirop brun avec un arrière-goût de fleur d’oranger. Et pour ceux qui auraient encore faim, il est possible de commander une sorte de crèpe aux raisins, la Bouquette :

Pour absorber un tel repas, il est conseillé de l’accompagner d’une remarquable bière d’abbaye, la Val-Dieu, et de na pas hésiter à se rendre à l’abbaye des deux anneaux où cette bière est toujours produite.

  

A moins que l’on ne préfère une bière de trappiste, celle de l’ancienne abbaye d’Orval dont les ruines se visitent. Ou encore, pour les puristes, la Rochefort qui est un peu à la bière belge ce que Serena Williams est au tennis depuis bientôt vingt ans, en permanence dans le top ten !

Abbaye d’Orval

la brasserie de la trappe de Notre-Dame de Saint-Rémy à Rochefort se visite, c’est un peu le Wimbledon de la bière : le labyrinthe de l’église abbatiale inspire les moines quand il s’agit de procéder au réglage des alambics et des cuves pour produire ce que de nombreux connaisseurs considèrent comme la meilleure cervoise du monde.  La cité de Rochefort date de 1230, le monastère de 1464 mais la production de bière n’y a commencé qu’en 1595, interrompue près d’un siècle par la révolution française à compter de 1794, les trappistes ne revenant qu’en 1887 pour immédiatement reconstruire une brasserie, ultime intervention divine pour procéder au réveil de la foi. Qui n’a savouré à la Trappe une Rochefort ne peut affirmer maîtriser l’alchimie de la mousse, car ce n’est pas qu’une bière, c’est un ordre, une confrérie, un idéal. On dit même que nul amateur de bière n’est jamais revenu de Rochefort, car celui qui s’y rend s’en retourne en professionnel.

   

Et pour conclure cette visite en Wallonie, une autre abbaye cistercienne mérite le détour même si, pour une fois, une bière n’est pas associée à son nom. Il est vrai que l’abbaye de Villers-la-Ville a été détruite lors de la révolution française et qu’il n’y demeure plus qu’un cadre romantique de ruines majestueuses autour d’un gisant, ultime vestige d’un monde englouti.

   

Abbaye de Villers-la-Ville 

Le château de Jehay, toujours dans la province de Liège, mérite aussi la visite.

Château de Jehay

Reste à répondre à Charles Delhaes qui propose, à l’occasion de l’exposition l’Or du temps, de venir vivre avec lui un moment … hors du temps.

Premièrement, on n’est jamais plus hors du temps que sur la route.

Deuxièmement, point trop ne faut vivre hors du temps, certaines îles, telle l’île Tromelin sont à oublier pour ne pas se retrouver à vivre totalement hors du temps comme les esclaves oubliés voilà deux cent cinquante ans sur cette île perdue de l’océan indien, et qui en sont tous presque morts à l’exception de sept femmes sur les cent quarante embarqués sur l’Utile en 1761.

Troisièmement, si c’est le temps qui finit retrouvé, l’ivoire résiste autant que l’or au temps, sans compter jusqu’au dernier souffle de temps perdu, le goût du chocolat ou l’écume de bière.

C’est pour cela que le paradis existe. Comment pouvons-nous imaginer que la bière ou le chocolat, l’ivoire ou l’or, le sable ou l’eau, pourraient nous survivre sur terre sans que nous puissions l’emporter en songe dans l’au-delà, tout comme une oeuvre de Charles Delhaes d’ailleurs. La beauté, comme l’âme, n’est pas seulement intemporelle, elle est aussi immortelle.

Le Christ pantocrator, au Saint-Sépulcre à Jérusalem