Crazy World Wide Web 1

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Avec cette chronique d’un nouveau genre, nous allons chercher à regarder le monde tel qu’il est, à travers les images et les articles de presse découverts dans la semaine sur l’internet sans chercher à commenter, condamner ou encenser, juste aligner à la suite des nouvelles d’un monde parfois agréable mais le plus souvent misérable ou pitoyable. Il s’agit tout simplement d’un travail d’archiviste, destiné, un jour où l’autre, à se souvenir de ce à quoi ressemblait le monde dans la semaine 8 de l’année 2016, la dernière du mois de février qui ne fut guère glorieuse, sans même avoir besoin aller en Syrie pour constater que tout n’est que folie, fureur et violence.

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Archiviste, un métier épuisant !

Commençons cette semaine par un article publié dans Business Insider, et qui est consacré aux héritiers des riches familles chinoises qui rencontrent des problèmes inattendus : les enfants destins à recevoir une éducation internationale, se retrouvent à vivre en Occident, à trouver du charme au style de vie occidental au point de ne pouvoir rentrer en Chine car ayant perdu la compréhension des codes liés au style de vie en Chine, les parents ne souhaitant surtout pas qu’ils reviennent pour éviter les problèmes. Tant que les vieux grigous du parti communiste chinois seront aux commandes en appelant à approfondir la pensée de Mao et le matérialisme dialectique indépassable,  le fossé ne cessera de se creuser entre cette jeunesse chinoise qui poursuit ces études à l’étranger et un pays condamné à perdre ses forces vives et bien éduquées. En fait, le communisme en Chine n’a pas d’avenir mais seulement un lourd passé totalitaire appelé à se dissoudre si les dirigeants veulent maintenir un rythme élevé de croissance.

rich asian girls of Vancouver

Ultra rich Asian girls of Vancouver, une production vidéo qui témoigne du mode de vie des enfants du Bond en avant économique chinois, loin de la pensée maoïste.

Dans un pays où la population est ouvertement appelée à s’enrichir, les dirigeants communistes devront bien, un jour ou l’autre, céder la place à la bourgeoisie modérée et à accepter les règles démocratiques,  sauf formidable bond en arrière qui provoquerait la ruine du pays comme en Russie. Comme le relate The Economist, le comportement d’un milliardaire chinois surnommé Big Gun, critique envers le président chinois bien qu’étant membre du parti, et dont le microblog est suivi par  38 millions d’abonnés, témoigne des failles qui s’ouvrent dans un système qui ne peut plus être cadenassé comme vant dès lors que des millions de Chinois étudient à l’étranger ou voyagent.

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Adieu Mao : si on va se promener à Paris, ce n’est pas pour se coltiner le Petit livre rouge au retour dans les fumée toxiques

A propos de The Economist, dans une chronique parue le 14 janvier qui attirait l’attention sur les risques de famine en Ethiopie, l’hebdomadaire anglais y  consacre aussi un article cette semaine, alertant que la sécheresse pourrait bien provoquer une catastrophe alimentaire : ce magnifique pays est au bord du précipice, il a besoin de l’aide des organisations internationales, de celle des grandes Nations, des ONG, et de nous tous : les petits ruisseaux font les grandes rivières qui se jettent dans les fleuves et vont à l’océan.

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De son côté, l’ONG protestante Portes ouvertes, créée en 1976, dresse un bilan de la persécution des Chrétiens dans le monde. Ils sont plus de 150 millions à ne pouvoir vivre leur foi en toute liberté ; et la situation va en s’aggravant un peu partout en Afrique, en Asie et dans le monde musulman de manière générale. Pour ne donner qu’un exemple passé en arrière-plan avec le surgissement de Daech au Moyen-Orient en 2014, la situation des chrétiens au Nigéria ne cesse d’empirer, dans une relative indifférence, Boko Haram n’étant que la partie médiatisée des violences commises envers les populations chrétiennes dans de nombreux états de ce pays peuplé de 185 millions d’habitants :

  • Plus de 11 500 chrétiens ont été tués depuis 2006 ;
  •  plus d’1,3 million de chrétiens ont été déplacés depuis l’an 2000 ;
  • 13 000 églises ou lieux de culte chrétiens ont été fermés ou détruits : des zones entières ont été vidées des chrétiens et de leurs églises, au Nord mais aussi au centre du Nigéria.

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Eglise Saint-Joseph détruite par Boko Haram au Nigéria

Tandis que la famine menace en Ethiopie et que les églises chrétiennes brûlent au Nigéria, revenons à Vancouver pour s’inquiéter du sort des gosses de riches chinois. Leur vie n’est vraiment pas facile. Elles ont eu la bonne idée, comme Kim Kardashian, de faire un peu de téléréalité pour partager leurs joies de ivre et leurs angoisses. Les regarder vivre sur la côte Est du Pacifique, entre Los Angeles et Vancouver, font vite comprendre qu’elle n tiennent pas trop à retourner du côté de Pékin ou Shanghai. Il manque seulement Franck Capra  pour raconter leur histoire et les mettre en scène.

Histoire de tout oublier, il ne reste plus qu’à se rendre à Bois-le-Duc découvrir l’exposition consacrée à Jérôme Bosch qui a fait l’objet d’une précédente chronique, les hiéroglyphes de Hiéronymus, beau titre n’est-il pas ? Une fois encore cette semaine, The Economist copie l’auteur virtuel en consacrant un article à cet immense peintre qui serait le premier de la Renaissance. Why not ? En fait, peu importe. Ce qui compte plu que tout en peinture, c’est la recherche de la beauté, une beauté universelle qui ne s’adresse pas à l’intelligence mais au cœur et à l’esprit. Un tableau qui ne ruisselle pas d’amour est sans intérêt. Bosch, assurément, n’a jamais peint que par amour pour l’humanité toute entière : le monde est un chariot de foin.

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Mais si nous avons cette semaine une prière à adresser au ciel, c’est que nos amis d’Ethiopie ne soient pas à nouveau jetés sur la route par la faim.

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