L’ ordre des choses

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Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir [Arthur Rimbaud, le Bateau ivre, 1871]

A Juliette V., l’instigatrice

Les fenêtres éclairées

Rien ne prédisposait Franche pistole longtemps dit l’auteur virtuel, à rédiger un jour, un roman mémoriel qui serait une vérité romantique s’éloignant le plus possible des égarements du mensonge littéraire, et dont l’intrigue singulière est constituée de multiples noeuds de vie pour reprendre une expression de Julien Gracq, l’immense vigie de Saint-Florent le Vieil. Et pour tout dire, ce roman singulier à voix multiples, a longtemps été plus expérimental que simple et clair, s’égarant dans un dédale chapitré constituant un labyrinthe sans issue. 

Au final, surgissant dans la clarté du jour numérique, la partie romanesque des Lettres d’ivoire, comporte douze livres, cinquante-deux titres, trois cent soixante-cinq chapitres plus un, de l’ordre de quatre millions de signes espaces blancs non compris, sept cent mille mots, l’oeuvre d’une première vie, qui correspondrait entre deux à trois mille pages en version papier selon la façon de les publier, le poids d’une bible, sans oublier la démonstration en cours de route d’un théorème littéraire, trente-deux ans plus ou moins de travail, dans les oubliettes d’un quart de siècle de vie et quatre ans d’écriture forcenée.

Ecrire et publier ce roman mémoriel renvoi vers la Parabole des talents. Quand on n’a qu’un seul talent, il est déconseillé de l’enterrer: pour être franc, écu ou euro, cela craint. il faut tenter de le faire fructifier. Il serait temps ! Voir Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 12-27.

Reste à retrouver et corriger « l’Or du matin » égaré dans les profondeurs diaboliques du numérique, à ajuster des noeuds de chapitres, à jeter les poids morts au-dessus du bastringue, dégager les corps-mort, reprendre et secouer le tout pour tout remettre dans l’ordre des choses. Quoiqu’il arrive et si Dieu veut, et Dieu jusqu’à ce jour a voulu, nous laisserons tout en l’état au plus tard en univers octogénaire, y compris les avancées sur le versant de l’œuvre d’une vie: les mémoires romanesques comporteront le déroulement d’un éphéméride ainsi que « la Tempête« , un projet expérimental à l’intérieur des mémoires de nos vies, regroupant six livres et cent-quarante quatre chapitres, de quoi occuper les nuits d’hiver en regardant les fenêtres éclairées.

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Les boucles de la Seine, vues de Château-Gaillard, dans l’or du matin, Normandie

A la poursuite des Lettres d’ivoire

1ère partie : Le Maître de la moisson

(4 livres, 64 chapitres+ #; la partie d’échecs)

Livre 1 I ROUGE

Livre 2 Rouge cardinal

Livre 3 E BLANC

Livre 4 Pierre de France + QFH5#

2ème partie : Terre sans hommes

(6 livres +1, 78 chapitres, 64 scènes ; la partie de tarot)

Livre 5 O BLEU

Livre 6 Bleu lapis-lazuli

Livre 7 U VERT

Livre 8 Vert émeraude

Livre 9 A NOIR

Livre 10 Noir d’ivoire

3ème partie : Mille ans de solitude

(2 livres + 1, 64 chapitres ; yi-king)

Sous les branches des arbres

Livre 11 Y POURPRE

Livre 12 Pourpre violette

4ème partie : En pays d’ivoire

(2 x 48 chapitres, deux parties de cartes françaises)

Le traité des couleurs, des nuanciers à l’hexachromie

Le livre d’heures, sablier et métronome

Clé de route, cartes, GPS et signaux

Clé de voûte, le tablier de pierre sous la charpente en feu (la partie de dominos)

L’or du matin: singes astronomes et astronautes

Chaturanga, jeu de dés sur le sable (le 21)

AY, Les Suppléments au Voyage (I et II), en route vers tout l’univers (Jeu de go et nomenclatures)

Nota: Georges Perec qui aimait tant les choses et les mots, pourrait appeler ce roman: les nomenclatures, avec comme sous-titre: correspondances et intelligences secrètes.

Note de l’auteur d’enfer et damnation

Si vous nous demandez: et maintenant, la suite ? Et bien, Dieu y pourvoira. Chaque matin qu’il fait, levons-nous et allons nous frotter aux affaires troubles du monde, dans la bonne humeur si possible. Que pouvons-nous craindre? Rien, absolument, rien pas même une pandémie. Vivons dans l’amour des Vivants, là où nous sommes.

Car nous y sommes.

C’est tout simple : 64 cases du jeu d’échecs + 78 cartes du jeu de tarot + 64 cartes du jeu divinatoire Yi king, + 63+1 cases du jeu de l’oie + 48 cartes du jeu de cartes français + 28 dominos + les 21 points du dé du chaturanga, le tablier de l’éternel retour et l’ancêtre du jeu d’échecs : et voilà moines et éléphants jouant aux dés sur l’échiquier avec l’ivoire des Vikings tandis que Rimbaud dépose des voyelles de couleur sur un piano où il murmurait, au souvenir de son enfance dans les Ardennes, des compositions florales ou musicales, en un langage des signes pour lecture sur les lèvres, l’alchimie du verbe.

Au fait: 64 + 78 + 64 +(63+1-1) + 48 + 28 + 21 = les 366 jours de l’année bissextile, toute une année à la poursuite des lettres d’ivoire…

Pour aller plus loin, sur les chemins de Magdala

Moines et éléphants

Les échecs amoureux

La malédiction de l’ivoire

Nous t’affirmons, méthode ! Nous n’oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. Nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours. Voici le temps des assassins. [Rimbaud, Matinée d’ivresse, Les Illuminations, 1873-1875]

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Où roules-tu, petite pomme ? », Léo Perutz

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