Pour nous qui aimons l’égyptologie, ses sacorphages, ses bandelettes et ses momies, la perspective de retrouver prochainement Nefertiti est une excellente nouvelle depuis le temps que nous la recherchions ; car si la belle est venue déjà une fois, nous l’avions perdue de vue celle qui s’appellerait la parfaite est arrivée, allez savoir, la traduction des hiéroglyphes n’est pas toujours des plus faciles, même si Champollion nous a beaucoup aidés à en comprendre la signification (reproduction introductive : bague sceau en or de Nefertiti, Metropolitan Museum of Art).
Akhenaton et Nefertiti, relief en calcaire provenant d’Armana
C’est que le monde des momies est en émoi. Nefertiti que l’on recherchait dans l’immensité du désert d’Egypte, au milieu des pyramides et des vallées de rois, reines et scribes, vivrait recluse en toute tranquillité dans une chambre discrète séparée par un mur de fresques du tombeau de Toutânkhamon. L’hypothèse n’est hélas pas seulement séduisante, elle est ennuyeuse dans la mesure où si cette chambre secrète existerait bel et bien, il faudrait alors percer la fresque ; or, des appareils de mesure qui n’existaient pas il ya trois mille ans ont révélé une cavité susceptible d’y recueillir la dépouille de cette Belle connue pour être la beauté d’Aton. Imaginons un instant que la fresque percée, on ne trouve rien dans la chambre ou que le squelette d’un chat étourdi d’amour : non seulement il faudrait à nouveau envisager de continuer de pourchasser la belle ensablée dans le désert, ce qui n’est déjà pas évident quand on voit les difficultés à y retrouver des vivants dissimulés dans les oueds en terroristes, mais de plus, il faudrait faire comme à Lascaux, trouver des artistes ayant le sens de la copie d’époque.
Buste d’une princesse de la famille royale d’Akhenaton
Pourtant la perspective de revoir plus ou moins prochainement Nefertiti nous réjouit d’avance. Avec Cléopatre, elle est la finaliste du concours de beauté des reines égyptiennes, celle que tout le monde admire en référence à un buste qui fait la fierté d’un musée berlinois, mais dont le doute persiste sur son authenticité. Imaginons un instant que nous retrouvions sa momie, le buste perdrait toute valeur, avec les progrès de l’imagerie numérique en trois dimensions, c’est notre imaginaire qui s’emporterait, les documentaires d’historiens et d’archéologues se démultiplieraient à l’infini, nous nous retrouverions à Armana déambulant avec elle au milieu de la cité d’Aton, sans rien trop y comprendre au milieu des temples.
Car c’est bien connu, les Egyptiens antiques ont beaucoup exagéré, pour nous autres néophytes du quantique qui roulons des mécaniques en ignorant les grains de sable à l’origine de l’effondrement des grandes civilisations. Justement, leur civilisation a duré trois mille ans, de quoi s’y perdre un peu en dieux, pharaons et reines, surtout que la lecture oubliée des hiéroglyphes et les effets du vent du désert qui a enseveli sous le sable palais, tombeaux et pyramides, ont bien compliqué la transmission de leur héritage. Heureusement, est arrivé Akhénaton qui a simplifié un peu tout cela : fini le culte curieux des dieux à tête de chiens, de chats ou de chacals, sans oublier les béliers, les faucons ou les cobras, pas moins de vingt-trois animaux référencés et six dieux uniquement rien que pour le bélier, dont Amon, Khnoum ou Bâ, autant dire que pour s’y retrouver et s’en souvenir il faut une vie entière, c’est un peu pour cela que l’égyptologie a été inventée, donner un peu de temps à des hommes d’aujourd’hui pour creuser trois mille ans d’histoire, jusque sur les sites archéologiques qui s’étendent d’Alexandrie à Khartoum, autant rechercher un fétu de paille dans les silos de céréales de la Beauce.
Donc Akhenaton, pharaon de son état, ce qui aidait pour mener de grands projets à cette époque, eût l’idée d’en finir avec tous ces dieux encombrants. Il décida de ne plus vouer de culte qu’à Aton, un dieu solaire irradiant, au point de lui dédier une nouvelle capitale située entre Memphis et Thèbes, Akhetaton qui signifie, l’horizon d’Aton.
Akhenaton, Nefertiti et deux de leurs filles sous le disque solaire d’Aton, musée de Berlin
Jusqu’à quel point s’agit-il de la première religion monothéiste apparue au monde, le débat est loin d’être clos ; et Nefertiti pourrait nous aider si elle a songé à nous laisser des fresques dans son tombeau qui évoqueraient en détail cette parenthèse dans l’histoire du culte des dieux égyptiens. Car Nefertiti, la belle venue, la beauté d’Aton, était l’épouse parfaite d’Akhenaton qui signifie « l’éclat du soleil ». Elle participait au culte du dieu unique comme en témoigne ce bas-relief la représentant avec Akhenaton recueillant l’éclat des rayons bienfaiteurs du soleil.
La ville elle-même d’Akhetaton fut édifiée pour recueillir les rayons du soleil se promenant à l’horizon. Fondée vers -1350 av-J.C. sur le site d’Armana, elle présente la particularité d’y voir érigés des temples à ciel ouvert pour y faciliter la pénétration des rayons du soleil. Le règne d’Akhenaton de son côté est plein de mystères, loin de se dérouler aussi harmonieusement comme le soleil se levant à l’Est pour se rendre à l’Ouest lorsque la fin de journée arrive. Le pharaon ne fait pas que bousculer le culte des dieux, déplacer la capitale, il met en scène la communication du couple royal pour ainsi dire, en étant le premier à révéler l’intimité familiale du couple parfait qu’il constitue avec Nefertiti, intermédiaire entre le dieu unique et les humains.
Justement, nous les humains qui apprécions tout ce qui est mystérieux à leur juste valeur surtout quand c’est totalement farfelu, avons trouvé dans le pharaon Akhénaton et sa femme parfaite Nefertiti de quoi enflammer notre imagination. nous ne comptons plus le nombre de livres plus ou moins sérieux qui leur sont consacrés, romans, récits historiques, bandes dessinées comme le Mystère de la grande pyramide d’Edgar P. Jacobs qui trouve le moyen d’y faire référence. Des auteurs prestigieux se sont emparés du couple royal comme Agatha Christie ou Naghuib Mahfouz, jusqu’à l’illustrissime Sigmund Freud qui lui consacre un livre méconnu, l’homme Moïse et la religion monothéiste, qu’il débute en 1910 pour le publier peu avant sans mort en 1939, soulignant que le culte d’Aton ouvre la porte chez les hommes de la croyance de l’infini, rien moins que cela.
Le Pharaon Amenhotep IV, qui prend le nom d’Akhenaton, « Eclat du soleil » en hommage à Aton
Un égyptologue anglais au début du siècle dernier célébra de son côté le culte d’Akhénaton à défaut de celui d’Aton. C’est un certain Arthur Edgar Pearse Brome Weigall, fichtre pour la somme des prénoms, désigné en 1905 à l’âge de 25 ans pour succéder dans la précipitation à Howard Carter à la tête du département des antiquités de la Haute Egypte, de Louxor au Soudan. Il y reste jusqu’en 1911, découvrant les tombes de Yuya et Tuya ainsi que la KV55 qui est la tombe d’Horembeb, le dernier pharaon de la XVIIIè dynastie d’Egypte, qui succède à Toutankhamon et Ay, pour mettre fin au comportement « hérétique » de ses prédécesseurs en supprimant les monuments d’Akhénaton dédiés au culte unique d’Aton ; il abandonne aussi le site d’Armana où était situé la capitale d’Akhetaton pour retourner à l’ancienne capitale de Thebes et fait procéder à la destruction des références à ses prédécesseurs sur les stèles et fresques. S’agissant de Weigall, sa carrière fut interrompue par la Première guerre mondiale alors qu’il envisageait de constituer un institut d’égyptologie destinée aux Egyptiens, projet que nombre de ses confrères occidentaux lui reprochait.
L’un des douze singes de la nuit représenté dans la chambre funéraire du pharaon Ay, dans la partie Ouest de la vallée des Rois à Thèbes.
Toujours est-il que dans une biographie d’Akhenaton alors fort populaire consacrée à ses découvertes, Weigall alla jusqu’à écrire : aucune religion à travers le monde n’est aussi proche du christianisme que la foi d’Akhenaton. C’est grandement exagéré dans la mesure où il ne s’agit pas véritablement de monothéisme mais bien plutôt d’hénothéisme ou de monolâtrisme qui reconnaît l’existence de plusieurs dieux tout en donnant une préférence marquée à l’un d’entre eux, Aton. Autant dire qu’évoquer l’hénothéisme risque d’être pour nombre de lecteurs peu avertis, plus que du charabia traduit en hiéroglyphes, c’est notre basse époque à nous qui le veut, c’est un peu ici comme à l’école, à chaque fois qu’on tente de remonter le niveau, on creuse un peu plus le tombeau des inepties.
Young lady, la mère de Toutankhamon, se révèle être la soeur et épouse d’Akhénaton, dont le père, Aménothep III a épousé trois de ses propres filles, une consanguinité alors fréquente en Egypte ancienne et qui fragilise la descendance
Cependant, il est un document écrit troublant qui confirme le changement radical apporté par Akhenaton dans le culte religieux des Egyptiens. C’est le grand hymne à Aton retracé sur plusieurs monumùents dédiés au disque solaire et retranscrit sur les murs de la tombe du Pharaon Ay qui succèda à Toutankhamon. Ce poème fait référence en introduction et en conclusion à Nefertiti, la grande épouse du roi, sa bien-aimée, la maîtresse du double pays, lui souhaitant qu’elle demeure vivante et jeune, toujours et à jamais.
Depuis la découverte de son tombeau le 4 novembre 1922 dans la vallée des Rois face à Louxor par l’égyptologue Howard Carter, Toutânkhamon et son fabuleux trésor fascinent les foules du monde entier.
Qui sait si ce souhait, trois mille trois cent cinquante ans plus tard, n’est pas en passe de se réaliser ? Les Egyptiens ont spécialement vénéré le dieu Osiris, ce pharaon bien-aimé tué par son frère Seth qui voulait sa place. Mais sa femme Isis lui redonne la vie et le conduit au royaume des morts dont il devient roi tandis que leur fils Horus renverse Seth. De là naît la croyance en une seconde vie après la mort des Egyptiens, et les pratiques funéraires d’embaumement, de momification et de mise en sacorphage destiné à être enfoui dans des tombeaux creusés dans la roche ou au plus profond de pyramides, là où les indésirables violant les sépultures sont destinés à s’égarer au milieu des chemins les plus inextricables.
Général d’armée de Toutânkhamon, Ay lui succède après sa mort prématurée à 20 ans
C’est pour celà qu’il faut laisser en paix Nefertiti même si nous retrouvons prochainement son tombeau. Laissons à cette bien-aimée maîtresse du double-pays, la possibilité de renaître une seconde fois, lorsque la science donnera à nos proches successeurs la possibilité d’accéder à l’éternité, quand il suffira de simples traces d’ADN pour cultiver la peau d’êtres humains, reconstituer coeur, nerfs et vaisseaux sanguins, solidifier les os et réveiller les neurones, alors il suffira à une voix venue de l’au-delà de dire : momie lève-toi et marche, et Nefertiti, dans toute sa beauté pharaonesque se lèvera, marchera, et comme Lazare sortira de son tombeau.
Le récit égyptien de la pesée des âmes n’est pas sans rappeler le Jugement dernier : le coeur du mort conduit par Anubis, siège de l’âme, est placé sur le plateau où il est confronté à une plume de justice pour s’y révéler moins lourd, sauf à être alors dévoré par un monstre.
Car il faut croire aux contes du soleil même si nous savons désormais que celui-ci n’est pas éternel. Au moins, pouvons-nous affirmer comme Rimbaud, sans se fâcher avec personne : Elle est retrouvée. Quoi ? – L’éternité. c’est la mer allée. Avec le soleil. Soleil qui est aussi celui de Nefertiti, la beauté parfaite d’une momie presque retrouvée, de retour parmi les hommes.
Le Grand hymne d’Aton
Adoration de Rê-Horakhty qui exulte dans l’horizon,
En son nom de Shou qui est dans le Disque, qu’il vive toujours et à jamais !
Le grand Disque vivant qui est en fête sed, seigneur de tout ce dont le disque fait le tour,
Seigneur du ciel et seigneur de la terre, seigneur de la Maison d’Aton au sein d’Akhetaton.
Par le roi de Haute et Basse-Egypte qui vit de maât,
Le seigneur du Double-Pays, Neferkheperourê-Ouaenrê,
Le fils de Rê qui vit de maât,
Le seigneur des couronnes, Akhenaton, à la longue existence.
Et par la grande épouse du roi,
Sa bien-aimée, la maîtresse du Double-Pays,
Neferneferouaton Nefertiti,
Qu’elle soit vivante et jeune toujours et à jamais !
I.
Il dit : Quand tu poins magnifique à l’horizon du ciel,
Disque vivant, premier à vivre,
Brillant à l’horizon d’Orient,
Toute terre est par toi emplie de ta beauté.
Tu es beau, tu es grand, tu es étincelant,
Loin au-dessus de toute terre;
Tes rayons ceignent les pays,
Jusqu’aux limites de ce que tu as créé.
Comme tu es le soleil, tu atteins leurs confins,
Les plaçant au pouvoir de ton fils bien-aimé,
Lointain dont les rayons sont pourtant sur la terre,
Et de chaque être humain caressent le visage.
II.
Nul ne peut se flatter de connaître ta course,
Quand tu te couches dans l’horizon d’Occident.
La terre se trouve alors plongée dans les ténèbres,
Et se trouve figée dans l’aspect de la mort.
Comme on gît dans les chambres, la tête recouverte,
L’oeil ne peut plus dès lors apercevoir l’autre oeil,
Et jusque sous les têtes, sans qu’ils en soient conscients,
Toutes les possessions des gens sont dérobées.
Les fauves un à un ont quitté leur tanière,
Les reptiles, chacun d’eux, s’appliquent à piquer;
Ténèbres ! Obscurité ! La terre est silencieuse,
Car celui qui les crée est en son horizon.
III.
Mais dès le point du jour, brillant à l’horizon,
Etincelant Disque du jour nouveau,
Tu chasses les ténèbres, dispenses tes rayons,
Et l’Egypte éclairée chaque jour est en fête
Maintenant éveillés, debout sur leurs deux pieds,
Les gens vers toi se sont dressés,
Et lors le corps lavé,
Saisissent des habits
Du geste de leurs bras ils saluent ton lever,
Et le pays entier s’emploie à ses travaux;
Chaque bête domestique se trouve à sa pâture,
Arbres et plantes s’épanouissent.
IV.
Les oiseaux hors du nid se retrouvent envolés,
Leurs ailes, se mouvant, louant ton apparence;
Les petits animaux gambadent sur leurs pattes,
Tous ceux qui volent vivent car tu brilles pour eux.
Les bateaux font leurs courses en aval en amont,
Les chemins sont ouverts par ton apparition;
Les poissons dans le fleuve bondissent vers ta face,
Et tes rayons atteignent aux tréfonds de la mer.
Voici que dans les femmes l’embryon est formé,
Voici que dans les hommes est créée la semence,
Et l’enfant animé dans le sein de sa mère,
Apaisé par ce qui lui fait cesser ses pleurs.
V.
Nourrice dans les ventres qui dispenses le souffle,
A seule fin de faire vivre tout ce qu’il veut créer :
Lorsque du ventre il sort afin de respirer,au jour de sa venue au monde,
Tu veux alors ouvrir complètement sa bouche.
Ainsi comme tu veux créer son nécessaire,
L’oison encore dans l’oeuf, pépiant dans la coquille,
Tu lui donnes le souffle
Afin de l’y faire vivre.
Tu as fixé pour lui une maturité,
Pour briser la coquille étant encore dans l’oeuf,
Qu’il sorte pour caqueter complètement formé,
Et aille sur ses pattes dès l’instant qu’il en sort.
VI.
Innombrables tes actes,
Mais cachés au regard !
Ô toi ce dieu unique, dont il n’y a pas d’autre,
Solitaire en esprit tu façonnes la terre.
Les humains, le bétail, les petits animaux,
Tout ce qui est sur terre et qui va sur des pattes,
Ce qui est en hauteur et vole de ses ailes,
La Syrie, la Nubie et la terre d’Egypte.
Tu assignes à chacun sa juste position, créant pour ses besoins ce qui est nécessaire :
Chacun se voit ainsi pourvu de nourriture, et d’un temps d’existence justement mesuré.
Leurs langues dans leurs bouches en langage diffèrent, et leur apparence de même;
Leur couleur de peau est distincte, car tu différencies les peuples étrangers.
VII.
Dans le sein des Enfers, tu provoques une crue, l’amenant à ta guise,
Pour faire vivre les gens, car tu les crées pour toi,
Leur maître universel, qui prends peine pour eux,
Seigneur de toute terre, et qui brilles pour eux, toi le Disque du jour à l’immense prestige.
Quant aux contrées lointaines, toutes tu les fais vivre,
Ayant fait qu’une crue pour eux des cieux descende,
Telle une mer battant les montagnes de vagues,
Pour inonder leurs champs au moment qu’elle y tombe.
Que tes desseins sont harmonieux, Ô Seigneur de l’éternité !
Une crue vient du ciel pour les peuples étrangers
Et les bêtes sauvages cheminant sur des pattes;
Une autre pour l’Egypte surgit hors des Enfers !
VIII.
Tes rayons quand tu brilles nourrissent les campagnes,
De manière qu’elles vivent et prospèrent pour toi.
Pour faire se développer toutes tes créatures, tu produis de surcroît les saisons :
L’hiver qu’elles soient au frais, l’été pour qu’elles te goûtent.
Tu as formé le ciel au loin pour y briller,
Afin de contempler ce que toi seul tu crées,
Eclatant en ta forme de Disque vivant,
Apparu rayonnant, loin et proche à la fois.
De toi seul, tu produis des myriades de formes,
Cités, villes et champs, le chemin et le fleuve.
Juste en face de lui chaque oeil te contemple,
Toi le Disque du jour au-dessus de la terre.
IX.
Pour que chaque oeil existe tu t’es mis en chemin,
Et jusqu’à ce que tu cesses tu formes leurs visages.
Dès qu’on a vu ton corps, Ô toi, ce dieu unique,
Il faut agir pour toi, qui demeures en mon coeur.
Nul autre ne te connaît excepté ce tien fils,
Neferkheperourê Ouaenrê,
Celui que tu instruis de tes intentions et de ta puissance :
Par toi seul naît la terre puisque tu crées les gens.
Te lèves-tu qu’ils vivent, te couches-tu qu’ils meurent.
Existence incarnée, c’est de toi que l’on vit,
Et jusqu’à ton coucher, les yeux demeurent fixés sur ta perfection :
Te couches-tu à l’ouest qu’on cesse toute tâche.
X.
Toi qui rends pour le roi les bras fermes en brillant;
Quiconque à pied se meut, comme tu fondas la terre,
Tu le portes pour ton fils,
Rejeton de ton corps :
Le roi de Haute et Basse-Egypte qui vit de maât,
Le seigneur du Double-Pays, Neferkheperourê-Ouaenrê,
Le fils de Rê qui vit de maât,
Le seigneur des couronnes, Akhenaton, à la longue existence.
Et pour la grande épouse du roi,
Sa bien-aimée, la maîtresse du double-Pays,
Neferneferouaton Nefertiti,
Qu’elle soit vivante et jeune toujours et à jamais !
Buste de la reine Nefertiti, la Belle est venue, Armana, vers -1340 av. -J.C., musée de Berlin