Montmartre

Après avoir repris le parchemin clownesque oublié, ce dimanche 10 octobre à Saint-Denis, rue de la Montjoie,

Après avoir appris le jeudi 20 octobre de l’an vingt du second millénaire, la disparition de l’arlequin Lothaire Réalitus Virtualis entre la basilique des Rois et la montagne Sainte-Geneviève,

Bérénice de la Roche-Jacquelin se décida à retourner daredare à la crypte des Capucins où gloutonnait comme un dragon Franche Pistole à toute heure du jour et de la nuit, en compagnie de Liberty Courage.

Comme elle entrait dans le cellier et descendait les marches en vieille pierre, elle entendit ses pas résonner sous la voûte et s’élever une sourde musique qui lui suggérait les paroles d’une vieille chanson misérable d’innocence grisée, reprenant un air perdu de Verdi: Force n’est que destin et violence, toute destinée est amour et force. Sur ce, empêtrée dans les airs d’antan, Bérenice s’en alla glisser sur la dernière des trente neuf marches pour s’éparpiller aux pieds d’un bonhomme costumé en cheval fourbu. C’était Franche Pistole jouant au tarot sa chemise de couleur vinaigrée, et qui lui dit, pestant comme un maudit: Bérénice, cesse tes jérémiades, travaille d’arrache-pied, retrouve-moi le talisman et oublie une fois pour toutes, l’idée vague de publier tes oeuvres incomplètes, toutes en idiotie imbécile.

–Justement, c’est pour cela que je viens te voir, lui dit Bérénice. Amon a retrouvé le talisman.

–C’est bien la première fois que ton frère trouve quelque chose, répondit Franche Pistole en s’adressant à Liberty qui venait d’abattre un atout, un atout surprenant: vingt et un, qui n’était ni l’excuse ni le 21, mais une carte de 20 et 1, tranchée en quatre images de cavaliers de couleur différente, dont l’un disparut comme par magie dans les étoiles: Cheval fourbu était mort, à l’heure même où la rumeur de l’hiver entrait par le souterrain pour purifier aliments, boissons et vin. L’automne déjà s’enfuyait.

Nota Bené de l’éditeur consterné! De principes comme base de publication, il n’y en a point: Realitus Virtualis, alias l’auteur virtuel écrit quand il veut, où il peut, s’il pleut. Chi va bene, va lontano. En revanche, la publication est immédiate et désormais simultanée.