Pensez pour nous, pauvres spectateurs

Most Beautiful Travel Pictures Inspirations Au portillon de la vanité, cela se bouscule pour penser pour nous, pauvres spectateurs. Les gens qui prétendent vous expliquer le monde ancien, nouveau et futur, pour trois francs six sous d’affirmations péremptoires ne manquent pas, experts en consensus mou dont un chat ne voudrait pas, intellectuels d’arrière cuisine débordant de casseroles en cuivre, forces de proposition comme ils s’appellent entre eux, tous réunis pour claironner dans le vacarme et ajouter un peu plus de bruit pour rien, les nonchalants en ineptie. On demande régulièrement à l’auteur virtuel ce qu’il pense des horloges connectées, des cours de bourse ou du prix de l’immobilier. Parfois aussi, de tel ou tel événement, un massacre par-ci en Afrique ou au Moyen-Orient, un barbare par-là qui se lève en Orient, et même son avis sur Kim le chérubin qui continue le travail familial d’asservissement d’un peuple depuis trois générations en Corée du nord. Baby lion hug Et bien, croyez-le ou non, l’auteur virtuel ne pense pas. Il regarde de l’avant. Non pas que penser serait inutile, déshonorant ou fatiguant, encore que les trois adjectifs ont leur raison d’être en matière de pensée brute de décoffrage ou fines bulles d’esprit. Car la pensée est à la vie ce que l’art brut est à l’art et ce que le béton est  à la nature, un concept utilitaire, massif et insignifiant. Il suffit de se rendre dans les jardins du musée Rodin regarder la sculpture  justement appelée le Penseur. On voit bien qu’il n’y a pas que Rodin qui a coulé un bronze monumental, le Penseur s’y efforce aussi sans bénéficier du confort moderne de Villeroy et Bosch ou de Jacob Delafon. Car tout le problème de penser est là, on y est fort occupé dans l’inaction et c’est dans les toilettes que cela se passe : c’est d’ailleurs pour cela que Poutine  le barbare s’est préoccupé d’aller débusquer les Tchétchènes jusque dans les chiottes, il voulait être sûr de se débarrasser de leurs intellectuels comme le Grand Turc avec les Arméniens, tout comme Goebbels en son temps aurait conseillé de sortir son révolver dès que quelqu’un prononcerait le mot odieux de culture. Ce qui conduit étrangement à considérer que la pensée ne s’étale pas, cela fait mauvais genre sur les tartines. Et que la vie d’autruche au grand air commence toujours derrière les barbelés de la pensée. Autruches à la ferme de Ti bou, Petit-bourg. Guadeloupe Pourquoi ces considérations fort curieuses de la part de l’auteur virtuel, qui virent même au scatologique, ce qui, reconnaissez-le n’est pas habituel de sa part ? Tout simplement, parce que penser, c’est déjà mourir, et il importe plus de vivre que de mourir ; car nous qui sommes Vivants avons des devoirs envers autrui, ces autres êtres vivants si envahissants et si troublants parfois, par leur simple fait d’exister ou d’être visibles, femmes et hommes qui souvent n’ont rien d’autres que des guenilles ou des plaies  comme drap, car en définitive, il nous faut plus panser que penser. Et peu importe si le chemin est parfois aussi difficile que celui d’un convoi de yaks l’hiver dans l’Himalaya. Caravans of the Himalaya by Eric Valli For centuries, atop the highest plateaus in the world, in the heart of the Himalaya, the Dolpo-pa have traversed the highest pass between Tibet and Nepal in a cycle of trade essential to life in this harsh environment Ce qui doit nous préoccuper, ce sont eux, ceux qui sont en vie, les personnes en souffrance psychiques ou physiques toutes proches de nous, enfants souffrants de malnutrition, malades, personnes handicapées ou âgées, et toutes celles, plus éloignées, qui sont en situation de danger, d’être enlevées comme au Nigéria, assassinées ou Kenya, massacrées en Syrie et Irak, jetées à la mer en Libye, toutes ces personnes à qui nous devons assistance humanitaire, et lorsque c’est nécessaire, militaire, pour les protéger des agressions répétées lorsqu’ils sont sans défense. Notre devoir est d’agir et non de penser à agir, ce mot devoir ayant un caractère d’obligation dont beaucoup voudrait s’affranchir, ne plus y penser. Chicago, 1963. Quant à la pensée pure, d’autres par le passé, l’on fait plus ou moins bien, parfois très mal comme d’innombrables philosophes totalement illisibles, souvent de manière superficielle ou grotesque, versant dans l’expertise kabbalistique, la rhétorique facile ou l’arrogance des certitudes plastronnées entre deux portes, l’une à l’université, l’autre dans les médias, sans oublier les jeux de mots version psychanalytique. N’y pensons plus, oublions-les. The colours of India - Visit http://asiaexpatguides.com to make the most of your experience in India! Like our FB page https://www.facebook.com/pages/Asia-Expat-Guides/162063957304747 and Follow our Twitter https://twitter.com/AsiaExpatGuides for more #ExpatTips and inspiration! L’auteur virtuel préfère donc ne pas penser, ce qui lui évite de donner des leçons. De toute façon, il préfère boire du vin, du cidre et des bières ayant la chance de vivre entouré de cavistes et de brasseurs de bon aloi, ce qui lui  permet de ne pas se contenter des bières d’abbaye ou de trappistes, mais de disposer aussi de productions plus insolites comme la Carib et la Corsaire antillaises, ainsi que la Tusker kényane, très éléphantesque, ayant des doutes sur la production de la Gazelle sénégalaise, plus connue pour son lait que son malt. Car au fond, et si c’est comme avec le cochon, et donc que tout est bon dans le houblon, alors où que nous soyons dans le monde, pensons-y. Et puis quand on commence à penser, on en vient forcément à chercher pourquoi on pense, méthode discours « je pense donc je suis ». Je suis, mais je suis quoi ? Et surtout je suis qui ? la plupart du temps, cela se termine par, je suis les autres qui veulent penser pour nous, conduisant alors à cette facilité de penser qui consiste à croire que nous sommes en permanence manipulés ou que notre cerveau est débranché par quelques esprits farceurs qui veulent nous empêcher de penser pour que nous soyons plus dociles. Les théories du complot et des manipulateurs qui chercheraient à nous réduire à l’état de légume consommateur, nourri de publicités, de lavages de cerveaux et de jeux stupides « décervelateurs » pour mieux nous endormir et ne plus nous révolter au premier accroc, a ses adeptes assez grotesques, genre Big Brother a remplacé Dieu, n’oubliez pas votre carte de crédit, votre smartphone et vos bitcoins, c’est jour de solde, on vend plus cher. BBC's The Beauty of Books: Penguin, Orwell, and the Paperback Cover Design Revolution | Brain Pickings Cette théorie de la manipulation par des big brothériens a cependant un inconvénient. On n’a jamais rencontré un big brothérien en dehors de l’oeuvre d’Orwell et ceux qui croient que les braves gars  de l’internet knowledge habitant dans la Silicon Valley participent à ce complot planétaire pour vous aspirer la cervelle hors du crâne se trompent énormément. Les gars font leur job et leur beurre, un point c’est tout, tout comme ceux de la NSA, ils ne sont pas là pour jouer aux enfants de chœur, ou travailler pour le compte d’une secte secrète et tentaculaire d’illuminés jobards. Africa ~ A Mursi Child ~ Omo Valley, Southern Ethiopia ~ ©Jeff Arnold Car personne ne peut vous empêcher d’être libre comme un enfant les fesses à l’air suivant son chemin rocailleux, sauf en deux circonstances que sont la torture physique et l’asservissement psychiatrique à haute dose barbiturique transformée en camisole de force comme du temps du Goulag de Brejnev dans les années 60 et 70. Et curieusement, nul n’est plus libre que celui qui a affronté la prison et les maisons d’aliénés, il  connaît dans sa chair le véritable prix de la liberté. Semonthong Waterfall, Lesotho, Africa Personne ne vous oblige à croire les fables des experts ventriloques, les explications sirupeuses et vaporeuses d’une ribambelle d’égos se précipitant aux petites et grandes lucarnes dès le moindre pépin de la vie depuis la nuit des temps, un tsunami, un tremblement de terre, une guerre civile, un volcan en éruption, la propagation d’une épidémie de sida ou d’Ebola, les précipitations précipitantes, le soleil rayonnant ou la coqueluche du petit dernier.

Personne ne vous oblige à écouter tout ce fatras d’idioties jargonnées qui suscite l’émotion facile à grands coups de cymbales médiatiques, personne ne vous impose  la potion de l’abbé Grigou pour le nettoyage quotidien de la rate ou celle de dame fanfreluche pour vomir dans la joie des régimes vos excès de graisse molle, tout cela est de votre responsabilité seule et entière, et n’est pas une affaire  de choix, d’abrutissement ou de manipulation de masse, il s’agit seulement d’inertie, cet Etre ou ne pas être invoqué génialement par Shakespeare dans Hamlet, qui nous ramène à notre point de départ, vivre libre ou mourir, agir ou se plaindre, décider ou se taire. Paul Hogarth's Shakespeare covers - the whole series - one of the best paperback design projects ever. Tout est toujours question de choix. Respecter les autres, non dans les discours mais dans les faits, ne pas mentir même simplement par omission, ne pas trahir, ne pas jalouser, ne pas vouloir posséder, ne pas vouloir donner des leçons, ne pas s’aventurer sur les terres inconnues des connaissances mal acquises, tout cela participe à rendre la vie et les véritables choix possibles, sans oublier, bien évidemment les dix commandements. Cela ne sert à rien de prétendre penser s’il n’y a pas d’amour, s’il n’y a pas de pardon sincère, nul n’est parfait, il faut accepter les autres tels qu’ils sont avec leurs faiblesses et leurs douleurs, reconnaître ses erreurs. Et le silence est souvent une source d’incompréhension, car susceptible d’être compris comme la forme ultime du mépris. La discussion, l’échange, la négociation sont mille fois plus acceptables que ce silence d’où surgit tous les malentendus. Le Pape nous l’a rappelé récemment concernant le dialogue entre l’Iran et les puissance occidentales sur la détention d’armes nucléaires, un accord même imparfait est mille fois préférable à l’affrontement stérile.

Et ce qui vaut pour les affaires d’Etat vaut pour la vie personnelle encore plus. Pardonner est ce qu’il y a de plus difficile. C’est encore une fois Shakespeare qui nous le rappelle, dans Othello, The Jealous Guy, ce Maure à la solde de Venise que la jalousie va emporter jusqu’à la catastrophe finale à force d’avoir recherché une vérité qui lui échappe au lieu d’emprunter le chemin du pardon. Ce chemin du pardon, on y accède non par la pensée mais par la confiance qui suppose réciprocité, échanges et concessions. C’est aussi Jean-Luc Godard qui nous le raconte aussi à sa façon dans le Mépris, probablement son meilleur film. Commencer  à penser, c’est engendrer des malentendus qui conduisent au mépris et à la déchéance. Et pour éviter que rien ne subsiste d’un jour ou d’une vie, pour retrouver l’apaisement,  il nous faut pardonner, tout pardonner  ce qui est l’acte le plus difficile au monde, car en dehors de toute logique, car en dehors de toute pensée. Le pardon est notre salut, car si nous ne pardonnons pas, qui alors nous pardonnera ? Et le pardon sincère n’est pas oubli mais oubli de soi. Ce qui conduit à sacrifier jusqu’à ses propres pensées pour pouvoir pardonner. Au fond, nous Chrétiens, autrefois nous récitions sans y penser Je vous salue Marie qui comportait cette supplication : Priez pour nous, pauvres pêcheurs, et aujourd’hui que plus grand monde ne se considère plus comme coupable de quoique ce soit au point de ne plus trouver la nécessité de prier qui est tout sauf penser, on se limite à demander de Penser pour nous, pauvres spectateurs, et qu’importe si le spectacle est effroyable dans les relations internationales ou les relations personnelles.

Qu’importe le jeu, pourvu que nous soyons dans la mêlée et que cela castagne au mépris des uns et des autres. Tout est dans tout et rien n’est dans rien, et toi par exemple que je fréquentais assidument hier et qui m’accordais ton aide, je te tourne le dos car tu m’es aujourd’hui inutile  allant jusqu’à te mépriser de m’avoir aidé maintenant que je n’ai plus besoin de toi, et que ce passé me renvoie à une période révolue que je voudrais oublier. Car on ne pense qu’en fonction de ce qui est utile, argent, biens, relations, mais on n’aime que dans l’inutile, dans tous ces actes qui sont invisibles aux autres et que seul Dieu voit. Le chemin est étroit, peu praticable, vertigineux. ~~Jungle Journey | a rope suspension bridge near Sapa, Vietnam is thought to bring good luck to all that cross it | by Skip Nall~~ L’auteur virtuel serait bien en peine de vous expliquer comment il en est arrivé là dans sa réflexion.  Peu importe, il est un homme libre de toute philosophie et de tout utilitarisme, il ne doit rien à personne et il écrit ce qu’il veut. Et personne n’est obligé de le lire, surtout pas les donneurs de leçon en pensées définitives. En attendant que demain soit un autre jour, reprenons le cours de nos divagations. Et naviguons au milieu des récifs sans craindre le chutes. Gabon - Djidji waterfalls, Ivindo National Park travel & #save on tickets with #AirConcierge.com Une exposition au musée des Invalides nous le rappelle consacrée au Français le plus important du vingtième siècle d’un point de vue historique, le général de Gaulle, et à cet incroyable personnage qui symbolise  à lui seul la résistance aux régimes totalitaristes, que ce soit le nazisme ou le communisme, sir Winston Churchill. Il est celui qui toujours a choisi le camp de la liberté, même lorsqu’il s’est retrouvé bien embêté sur son île en juillet 1940, sous les bombardements quotidiens de la Luftwaffe, affermissant au combat le peuple britannique qu’il nous faut chaque jour remercier d’avoir choisi de rester libre, sans même prendre le temps d’y penser. Leur amour de la liberté nous guide dans nos choix aujourd’hui. Si nous voulons rester libres, si nous voulons continuer à s’enivrer de la douceur de vivre, il n’est pas besoin de penser très longtemps, il n’est pas besoin de penser du tout, il nous faut venir en aide à tous nos frères, ceux qui souffrents des effets de la violence extrême de l’autre coté de la Méditerranée, que ce soit au Mali, au Nigéria, au Kénya, en Somalie, au Yemen, en Syrie, en Irak et dans d’autres régions du monde ; et cette aide coordonnée à l’échelle internationale, doit être autant humanitaire que militaire auprès des forces armées amies locales, sans se préoccuper de prétendues questions de religion, car ceux qui souffrent sont autant chrétiens que musulmans comme en témoignent ces Palestiniens  récemment assassinés dans la banlieue de Damas. Nous ne pouvons pas accepter, par exemple, que de jeunes Kenyans soient massacrés dans leurs universités, des jeunes filles enlevées de leurs villages et asservies sexuellement, il en va de notre humanité collective et individuelle, « cachez-moi ce génocide, ces exterminations ou ces massacres que je ne saurais voir », ne peut être la réponse cynique à apporter, sauf à enlever en nous tout esprit d’humanité. Child from Congo♥ Car c’est là toute la question : intervenir ou ne pas intervenir. Si nous intervenons, nous prenons le risque de s’embourber dans des conflits intextricables, d’abuser de notre force et d’engendrer des malheurs encore plus grands comme par un passé récent en Irak, en Afganistan ou en Libye ; si nous n’intervenons pas, nous devenons complices de massacres que nous pourrions empêcher en cherchant à remettre de l’ordre et rétablir la paix, massacres qui engendrent autant si ce n’est plus de morts que lorsque nous intervenons comme le montre l’exemple syrien ou le nombre des morts, des disparus et des réfugiés et des déplacés est le véritable scandale de notre temps, plus encore que ce que font pourtant ces sectes africaines ivres de violence brutale. Children from Cameroon En fait, la véritable question n’est pas d’intervenir ou de ne pas intervenir, mais pourquoi nous interviendrions. S’il s’agit de juste aller pourchasser des bandes armées étrangères ou quelques bédouins rusés dans le désert pour que tout revienne comme avant et recommence au premier désaccord venu, il est à craindre que cela ne serve pas à grand chose. En revanche, si nous sommes décidés à aller jusqu’au bout de l’intervention, à demander des comptes à non seulement ceux qui massacrent et dont le sort doit alors être clairement décidé avant même d’intervenir, mais encore à ceux qui précipitent la région dans la guerre en finançant ces sectes et en les soutenant idéologiquement depuis d’innombrables années, alors il faut en tirer les conséquences dans nos relations avec un certain nombre de pays qui éprouvent mépris pour la démocratie et les droits de l’Homme. Tout cela est loin d’être simple et suppose d’abord de savoir choisir nos amis, y compris dans le domaine de l’art, du sport ou de la finance. Et c’est aussi pour cela qu’il est intolérable que la France continue, par facilité, de s’endetter. Si nous voulons vivre libres, il nous faut commencer par ne devoir rien à personne, ne plus être obligés d’aller quémander sur les marchés internationaux plus de deux cents milliards d’euros par an pour payer les intérêts (quarante à cinquante milliards), et refinancer les échéances d’emprunt d’une dette qui court et qui court à en perdre le bas de laine. Stocking up for winter Car à force de faire les mauvaix choix, ou plutôt de ne pas en faire, nous nous retrouverons étranglés financièrement et politiquement mort sur la scène internationale, ce qui n’est pas la vocation initiale de la France, terre de libertés aux valeurs universelles. Que les Grecs disperse leur esprit spartiate après avoir fait bombance est une chose, que la France en vienne à un déshonneur du même ordre en est une autre de bien plus grande importance, car c’est l’avenir de l’Europe qui est en jeu, et fondamentalement la paix en Europe et dans le monde.

Office de Tourisme du Baugeois – La Croix d’AnjouLa croix d’Anjou, musée de Baugé, devenue ultérieurement croix de Lorraine, signe de ralliement de la France libre (1940-1944)

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