Nos actes nous suivent

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Le titre de cette chronique est inspiré d’un roman d’un écrivain prolixe, lu et estimé du premier tiers du siècle dernier, qui depuis est passé aux oubliettes et dont nous nous demandons bien qui, aujourd’hui, aurait lu un ces livres, ce qui invite tous les auteurs en herbe à l’humilité en matière de postérité. Donc le titre  de cette chronique issu du roman de Paul Bourget, reste d’une pertinente actualité, en ce que plus personne aujourd’hui ne semble se soucier que nos actes nous suivent effectivement, pour le meilleur et pour le pire.

Ceci est surtout vrai en politique ou en économie, peut-être plus encore que dans la vie personnelle et les choix individuels.

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En matière politique, dans le domaine des relations internationales, l’auteur virtuel ne cesse d’attirer l’attention sur les faiblesses des démocraties qui ne cessent de pactiser avec des dictatures pour des intérêts à courte vue, mettant en danger leur propre système démocratie dans la longue durée.

Nous avons en encore un exemple récent avec le gouvernement grec qui préfère le baiser russe humide de vodka de Poutine plutôt que de discuter sereinement avec ses partenaires européens afin de sortir honorablement d’une crise de la dette dont la Grèce est seule responsable pour avoir vécu au-dessus de ses moyens depuis quarante ans, n’avoir fait aucun effort pour mettre en place une administration fiscale efficace depuis son entrée dans l’Europe, et mieux encore, avoir délibérément triché au plus haut niveau de l’Etat afin d’arracher malhonnêtement les critères à respecter pour entrer dans l’euro. Et s’il n’ y avait que cela ! L’attitude du nouveau gouvernement Tsipras  s’accompagne d’insultes pitoyables et de chantage odieux envers l’Allemagne, qui déshonorent leurs auteurs, inutile d’aller plus loin dans l’évocation d’un comportement abject qui mériterait que l’on mette la Grèce hors de l’Europe, tant ce pays ne peut se passer de l’Europe alors que l’Europe peut se passer des ruines titanesques de leur économie et de leur comportement non seulement inamical mais odieux envers les pays de l’Union européenne. Si nous devons aider la Grèce que cela soit au moins sans se faire insulter de nazis ou d’affameurs ! Les Grecs sont tout sauf innocents dans leur faillite retentissante, ils ont profité des subventions et des prêts de l’Europe, sans un instant se soucier d’équilibrer leurs comptes, une histoire qu’il conviendrait de ne pas répéter dans un grand pays au coeur de l’Europe.

En matière de politique intérieure, la politique familiale menée par l’actuel gouvernement depuis trois ans, confirme que nos actes nous suivent. Familles nombreuses, je vous haïs, semble être le fil d’Ariane de la politique économique et sociale d’un gouvernement empêtré dans des choix économiques et fiscaux catastrophiques depuis trois ans, qui loin de combler les déficits a largement contribué à les prolonger et susciter l’explosion du chômage.

Que restera-t-il de la politique économique du gouvernement dans le souvenir des Français d’ici deux, trois ou cinq ans  dehors de cette folie fiscale qui s’est emparée de nos dirigeants entre 2012 et 2014, et que l’on tente aujourd’hui de dissimuler à coups de promesses d’une perspective d’un retour éventuel de la croissance si tout va bien et si notre sœur Anne au sommet de sa tour la voit revenir, de nuit entre les nuages.

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Et bien, les Français n’en garderont qu’un seul souvenir, la destruction de la politique familiale menée par la France depuis 1945 et qui faisait consensus. En trois coups de cuillère à pot, le gouvernement à la rechercheHéritage d’économies de bout de chandelle, a littéralement fait imploser l’un des trois piliers de la solidarité nationale qui répondait au double souci d’une politique de natalité et de solidarité intergénérationnelle, en cherchant à maintenir une population stable dans le temps pour faire face au financement des dépenses de santé et de retraite, les deux autres piliers de la solidarité. Le premier coup de cuillère a été d’imposer les retraités sur les suppléments de pension perçus au titre d’avoir élevé des enfants ; le second coup de cuillère aura été de diminuer d’un tiers le mécanisme fiscal de quotient familial, et le dernier coup, pour le moment, aura été de placer les allocations familiales universelles sous plafond de ressources, alors que dans le même temps, il n’a été demandé aucun effort fiscal correspondant aux célibataires et couples sans enfant, à revenus équivalents. En mettant un terme à la solidarité horizontale, tout aussi équitable dans son principe que la solidarité verticale, et qui n’avait jamais fait l’objet d’une remise en cause aussi vaste depuis 1945, l’actuel gouvernement non seulement affiche sa détestation des enfants mais aussi son mépris de l’avenir de la France : après nous le déluge !

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Or la France a besoin d’enfants pour maintenir l’équilibre démographique entre les générations, et les enfants ne sont pas des chiens ou des chats élevés par plaisir, histoire de s’occuper dans la vie, ils sont toute notre vie, eux qui demeurent quand nous partirons, à qui nous transmettons bien plus qu’un hypothétique héritage matériel, mais surtout l’esprit de nos ancêtres qui se perpétue de génération en génération, comme une sorte d’acte qui nous suit pour l’éternité, à qui nous léguons nos souvenirs, nos peines et nos joies, nos valeurs morales et spirituelles, nos rêves et le silence de nos cauchemars, nos stupeurs et tremblements, jusqu’à l’étoffe de nos songes.

Les enfants sont la vie, et ceux qui oeuvrent en leur défaveur, peu importe la raison, ne méritent que notre dédain.

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