Le Canard enchaîné de cette semaine confirme la grande légèreté des autorités judiciaires et des services de renseignements français face à la menace terroriste, que notre tout précédent article évoquait : l’information concernant des projets d’attentat au Bataclan, entrevus dès 2007-2008, est bien remontée en 2011 dans une enquête judiciaire relative à un attentat perpétré en Egypte en février 2009, qui visait un groupe de jeunes lycéens français par des djihadistes affiliés alors à Al-Quaïda, faisant un mort et 24 blessés. L’un des donneurs d’ordre de cet attentat serait celui qui de Syrie a aussi revendiqué les attentats de Paris de novembre 2015 au nom de « l’Etat islamique » et qui aurait été en relation avec les Merad ayant exécuté les attentats de Toulouse en 2010 (en couverture, le Bataclan.)
L’attentat du Caire, le 9 février 2009, révèle lors de l’enquête, en 2010, l’existence d’une filière djihadiste belge cherchant à frapper à Paris une salle de spectacle … le Bataclan!
L’information s’est doucement endormie dans les dossiers du juge parisien qui avait été chargé de l’instruction de l’attentat du Caire, sans qu’à aucun moment, on ne se soucie de prendre par ailleurs des mesures de protection ou de surveillance du Bataclan. Pourtant, dès février 2010, la presse évoquait la possibilité d’attentats visant sur le territoire français des salles de spectacle par des djihadistes d’origine belge.
Le Caire n’est pas qu’un nid d’espions, c’est aussi un lieu d’actes terroristes sanglants et si l’on compte sur OSS 117 pour les déjouer, on est mal parti.
Il ne s’agit pas ici d’incriminer tel ou tel juge, telle ou telle défaillance des services de renseignement, mais simplement de souligner que face à l’ampleur de la menace terroriste, il faut tout changer, non pas en termes de moyens ou de comportement, dans les priorités nationales, sauf à accepter d’avance le renouvellement régulier d’attaques simultanées qui pourrait fort bien devenir notre quotidien si nous ne faisons pas preuve d’une détermination sans faille : il n’y a rien de plus irresponsable que de ne pas prendre les menaces de l’ennemi au sérieux, surtout lorsque celui-ci est fanatique!
« France Libre » où est passé ton état d’esprit ? Ici, le général de Gaulle au Caire en compagnie du général Wavell, commandant en chef britannique au Moyen-Orient en avril 1941
Car la question du terrorisme de masse en France s’inscrit dans un environnement terriblemnt dégradé. la France est en état de déroute économique, déroute sociale, déroute urbaine, de délaissement de quartiers entiers à la loi de bandes organisées de délinquants et trafiquants ; la France est ausi confrontée aux agissements d’imams autoproclamés dont la seule préoccupation est d’affaiblir l’autorité républicaine en prêchant des idées et un mode de vie incompatibles avec les principes démocratiques et les droits de l’homme. On ne se retrouve pas avec des milliers de désespérados du djihad par hasard et uniquement pour des motifs religieux. Il n’y a pas de cause unique. Il y a un ensemble de facteurs qui ont conduit à cette situation catastrophique. Parmi ceux-ci, la complaisance française ancienne pour la violence est rarement évoquée : la France n’est pas que le pays des droits de l’homme , elle est aussi le pays qui a inventé la terreur moderne.
Le désastre urbain français : ici, un quartier de Clichy-sous-Bois, à raser en urgence et reconstruire comme des centaines de quartiers devenus insalubres
Face au terrorisme de masse, il n’y a pas d’autre solution que d’en appeler à la « nation en armes » et d’organiser la levée en masse, non pas pour forcément endosser le treillis mais pour transformer en profondeur le pays. La levée en masse d’une ou deux générations annuelles permettrait d’atteindre de multiples objectifs qui devront tous être atteints pour réduire la menace. Ce n’est pas en multipliant par deux, trois ou quatre les effectifs du renseignement ou de ceux de la justice qu’il sera mis fin au terrorisme, mais c’est bien en mobilisant toute la nation que l’on pourra empêcher les exactions d’une minorité agissante.
Le mirage de la mixité sociale dans les zones urbaines sensibles : cherchez le lapin au fond du jardin de la résidence privée : il est dans la cage!
Dans de précédents articles consacrés à la situation économique de la France, il avait évoqué l’urgence de sortir la jeunesse de France de l’apathie en prenant des mesures pour qu’aucun jeune de moins de 25 ans ne soit réduit à l’inactivité : allongement de la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, développement de l’apprentissage et de la formation en alternance, création d’un service civique obligatoire d’un an pouvant être porté facultativement à deux ou trois ans, renforcement ders écoles de la seconde chance, telles seraient les principales dispositions qui permettraient à la jeunesse de France d’être occupée à 100% jusqu’à l’âge de 25 ans. Cela transformerait radicalement la situation sociale du pays, le financement étant assuré par un redéploiement d’une multitude de dispositifs sociaux ou pour l’emploi dont l’efficacité est loin d’être prouvée à ce jour.
32 milliards, le montant des aides sociales versées par les départements en 2013
La création du secrvice civique obligatoire permettrait un indispensable brassage des populations pour lutter contre la tentation communautariste et l’enfermement dans les ghettos. Ce service civique permettrait de mettre à la disposition des principaux services publics des centaines de milliers d’emplois gérés dans le cadre de brigades territoriales pour faire face aux besoins d’encadrement dans les écoles, les collèfges et les lycées, dans les hopîtaux et les structures de santé, dans les lieux publics, dans les services de police et de gendarmerie, chez les pompiers, le SAMu ou le SAMU social, les services de renseignement, les services pénitentiaires, les services culturels ou scientifiques
Face à l’incapacité de réussir l’insertion professionnelle des jeunes, le service civique obligatoire se substituerait partiellement, en effectifs, au système d’apprentissage allemand (1,6 million de jeunes concernés pour moins de 400.000 en France)
N’en déplaise aux « antisionistes » admirateurs du Hamas terroriste qui sévit à Gaza, c’est bien en Israël qu’il faut aller rechercher l’exemple de levée en masse à travers son service militaire de trois ans auquel les femmes et les hommes sont soumis, avec une différence cependant liée au territoire ; étant donnée l’étendue géographique de la France, ce service civique devrait être organisé et géré dans le cadre de « brigades territoriales » par les nouvelles régions qui mettrait à disposition des services publics demandeurs les effectifs nécessaires.
Le service civique pour tous, accompagné du port obligatoire de l’uniforme en brigades territorialisées, plus sûr moyen d’insertion des femmes de toutes origines et conditions dans la société française ?
Pour donner une idée de l’ampleur du projet, c’est entre 1 et 1,5 million de personnes de moins de 25 ans qui seraient ainsi mobilisées, à l’échelle des dizaines de milliers de structures concernées correspondant aux établissements éducatifs, aux établissements de santé, gendarmeries, commissariats, douanes et casernes de pompiers, aux centaines de quartiers sensibles qui feraient l’objet d’une reconquête physique permanente pour traquer et chasser les délinquants qui les gangrène. le retour en force des « pions » dans les bahuts serait aussi destiné à rétablir une discipline en voie de disparition…. la surveillance commence dans les coll-èges et dans les rues comme en témoigne cet article du Parisien.
Les appelés du service civique seraient encadrés par d’anciens officiers ou sous-officiers référents ayant appartenu à des corps de l’armée, aux sapeurs-pompiers, ou la police, et seraient placés sous l’autorité directe de l’encadrement des différents secteurs d’affectation.
Le service civique ne doit pas être confondu avec la conscription : le choix de servir dans l’armée et les forces de police demeurerait sur la base du volontariat
Sur la base d’une rémunération du SMIC correspondant à quatre jours moyens de service par semaine, le coût direct d’une telle opération serait de l’ordre de 10 à 12 milliards d’euros par génération annuelle à rapporter aux 48 milliards d’euros des dispositifs dérogatoires de réductions de TVA (source : Cour des comptes) ou les 83 milliards de « dépenses fiscales » correspondant à 449 régimes fiscaux dérogatoires recensés par la loi de finances pour 2016 auxquels ajouter 132 « niches sociales » pour un coût de 43 milliards, soit plus de 160 milliards de ressources abandonnées par l’Etat pour un motif ou un autre au titre d’une politique budgétaire totalement illisible.
Les attentats de 2015 nous annoncent des moments difficiles pour les années à venir. C’est au fond le moment où jamais de refonder le pacte social qui unit les Français. La « levée en masse » d’une ou deux générations annuelles de jeunes gens âgés de moins de 25 ans dans le cadre d’un service civique obligatoire, participerait à renouer le lien entre générations tout en contribuant à améliorer l’efficacité des services de sécurité, de solidarité et d’éducation.
Le service civique obligatoire, instrument de lutte contre le terrorisme mais aussi de solidarité entre les générations par la mise à disposition dans les services publics d’une ou deux générations annuelles gérées dans le cadre de « brigades territoriales mixtes » affectées à des misdsions de surveillance et d’aides aux publics en difficultés.