Cette question aurait été prononcée par Hitler après qu’il lui eut été présenté les projets envisagés lors de la conférence de Wannsee, près de Berlin, où quinze hauts dignitaires nazis avaient débattu le 20 janvier 1942 de l’organisation et de la planification de l’extermination systématique de toutes les communautés juives d’Europe.
En cette année de commémoration du centenaire du génocide dans l’ancienne Arménie occidentale, alors province de l’empire Ottoman devenu la Turquie, nous avons le devoir moral de ne rien oublier pour balayer l’assertion du chancelier du Reich. Gardons aussi en mémoire que l’antisémitisme nazi pour arriver à ses fins de destruction des Juifs d’Europe, a pris pour exemple les méthodes criminelles adoptées en Arménie occidentale, comme aujourd’hui, d’autres renouvellent les mêmes techniques d’asservissement et d’extermination en Chine ou ailleurs.
Camp d’orphelins arméniens au début des années 20 à Alexandropol, aujourd’hui Gyumri en Arménie. La ville a aussi été détruite à 60% par le tremblement de terre du 7 décembre 1988.
Souvenons-nous des Arméniens occidentaux massacrés, déportés, affamés en 1915 par le régime des Jeunes-Turcs avec l’approbation du sultan ottoman. Entre 1894-95 et 1922-24, ce sont de l’ordre d’un million et demi d’Arméniens qui furent ainsi tués dans une grande indifférence internationale qui rappelle notre actualité, lorsque par exemple un communiqué de président européen se borne à déplorer la tragédie que représente l’exécution de vingt-et-un Egyptiens par Daech en Libye, sans préciser qu’il s’agit de Coptes chrétiens et alors que ces personnes ont été assassinées du seul fait qu’ils étaient Chrétiens. Ne pas nommer, c’est ne rien voir et déjà faire preuve d’indifférence, tout comme en 1915, les chancelleries occidentales protestèrent tardivement et faiblement face aux massacres des Arméniens.
Monument du génocide arménien, à Edjmiatzin, Arménie
Le premier article publié dans Cervieres.com a été volontairement consacré aux Chrétiens orientaux. Cette chronique renouvelle la promesse faite alors de ne pas les oublier, tout comme nous ne pouvons ignorer tous les fléaux du monde qui s’abattent comme des invasions de criquets ravageurs au Yémen, en Somalie, au Mali ou au Nigéria, sous des acronymes tout aussi nombreux, qui imposent de faire de subtiles différenciations entre les sauteriaux et les locustes, une classe diversifiée à laquelle appartiennent les criquets pèlerins, les criquets migrateurs, les criquets nomades ou les criquets rouges, sans oublier les criquets arboricoles.
Il est d’ailleurs à noter que pour protéger les récoltes des criquets ravageurs, il est indispensable de prendre des dispositions préventives pour éviter ce que la lecture de la Bible nous rappelle au point de désigner les sauterelles comme la huitième plaie de l’Egypte : elles couvrirent la surface de toute la terre et la terre fut dans l’obscurité ; elles dévorèrent toutes les plantes de la terre et tous les fruits des arbres, tout ce que la grêle avait laissé et il ne resta aucune verdure aux arbres ni aux plantes des champs dans tout le pays d’Égypte.” – La Bible, Livre de l’Exode 10, verset 16 –
Le criquet pèlerin semble constituer un fléau pour l’humanité : [il] passe très facilement d’une forme solitaire inoffensive à une phase grégaire nuisible. Ses capacités de déplacement, l’extrême densité de ses essaims et sa voracité font peser sur l’agriculture de nombreux pays une menace redoutable.
Et les témoignages abondent comme celui de cette paysanne malienne, Zouma Coulibaly : Les criquets causent des dégâts énormes, ravagent nos cultures sans rien nous laisser. Ma mère m’a raconté des histoires de personnes qui étaient tellement désespérées qu’elles ont dû abandonner leurs enfants en échange de grains à manger. (La Razzia des criquets au Sahel, L’Harmattan, Paris)
Eglise syrienne dédiée aux victimes du génocide arménien, détruite par les djihadistes islamistes
C’est pourquoi, si nous ne souhaitons pas que se poursuivent les tragédies actuellement en cours au Moyen-Orient ou en Afrique, et si nous ne voulons pas, sans même remonter à la Bible, que des destructions planifiées à des échelles encore plus vastes se déroulent dans un avenir proche, ce qui ne peut être totalement exclu au train où vont les choses, il nous faut avoir le courage d’intervenir et de venir en aide à nos amis d’Orient, avant que ces derniers ne renoncent à leur présence bimillénaire ou soient entièrement annihilés.
La destruction au musée archéologique de Mossoul de 2.000 manuscrits antérieurs à la naissance de l’Islam, puis des statues de l’époque assyrienne, en dit long sur les perspectives qui nous attend à force de laisser faire ceux qui justifient leurs actes ainsi : ces livres appellent à la désobéissance à Dieu, ils doivent être brûlés. Même l’Unesco s’en alarme.
Autodafé du musée de Mossoul en janvier 2015
NB : Au-delà de la comparaison, pour ceux que l’étude des criquets intéresse, voici un site scientifique bien fait. Ces petites bêtes qui ne sont pas charmantes en raison de leurs incroyables capacités de destruction, sont assez fascinantes tout de même et parfois bien utiles à rebours ! : on comprend à les voir en œuvre qu’on parle d’eux comme des criquets ravageurs, des fléaux. Cela dit, dans de nombreux pays, les criquets sont une ressource alimentaire importante pour les humains. Tout est dans tout. http://locust.cirad.fr/generalites/index.htm
Repas de criquets