Serait-ce la proximité des sommets de l’Himalaya ? Voici une campagne de promotion datant des années 60 très vintage, d’une rare qualité, qui a alors marqué les esprits et qui démontre que la publicité n’est pas forcément synonyme de bêtise ou de vulgarité. Il s’agit de la campagne d’Air India destinée à faire connaître ses liaisons aériennes internationales. Le dessin est d’une très grande simplicité et le trait humoritique est fondé sur la capacité d’être compris du plus grand nombre. Commençons par les relations aériennes vers l’Asie.
Bambou à Singapour, éléphant à Bangkok et salutations prononcées à Tokyo sont les choix identifiant trois destinations asiatiques.
Voici maintenant les affiches destinées à promouvoir les lignes vers Sydney, en Australie :
Le mouton, la plage et les sirènes sont les vecteurs d’identification de l’Australie. En Europe, on associe plus facilement la sirène au Danemark, mais après vérification, la sirène australienne existe bien. Elle représente les nageuses, dont certaines deviennent même des sirènes professionnelles dans des bassins, ce qui n’est pas une légende urbaine au pays du kangourou.
Concernant l’Europe, on retrouve l’Indien avec son éternel turban faisant escale dans l’ancienne capitale impériale à Londres, Paris, ou encore en Suisse et en Allemagne.
S’agissant de Londres, la campagne de publicité était associée à la coupe du monde de football de 1966 ainsi qu’aux inévitables bonnets à poil des grenadiers guards accueillant un hôte inattendu en turban.
Pour Paris, l’affiche consacrée au Moulin rouge détournait une gouache publicitaire de Toulouse-Lautrec célèbre dans le monde entier, tandis que les stations de ski et la bière évoquaient respectivement la Suisse et l’Allemagne.
S’agissant de New York, le choix avait porté sur la traditionnelle parade dans les rues et les dimplomates se rendant au siège de l’Organisation des Nations Unies.
Enfin des affiches consacrées à l’identification de l’Inde elle-même avaient aussi été tirées à destination vraisemblable des comptoirs d’Air India en Inde.
En conclusion, la publicité n’est pas forcément affaire de mauvais goût. Air India nous le prouve. Mais à l’ère de l’internet, les temps ont changé. les affiches ne sont plus tellement d’actualité, les campagnes publicitaires utilisent bien d’autres supports ; reste à savoir si l’humour et la simplicité sont encore des traits qui attirent l’oeil du public. Il en faut probablement plus aujourd’hui pour vendre une compagnie aérienne : le prix du billet, la ponctualité, la qualité du service et la sûreté des passagers sont certainement beaucoup plus sollicités pour assurer le remplissage des avions, objectif premier des compagnies aériennes dans leurs efforts de vente.