Les tragédies vécues actuellement par de nombreux Chrétiens d’Orient en Syrie, Irak mais aussi Iran, Turquie, Pakistan et bien d’autres pays du Moyen Orient ne sont pas sans rappeler les massacres supportés entre 1895 et 1922 par les Arméniens occidentaux placés sous le joug ottoman. Cent ans après les principaux massacres et déportations intervenus en 1915, l’histoire bégaie. Alors que les chrétiens représentaient 30% de la population totale de l’actuelle Turquie en 1894, ils ne sont pas plus de 1% actuellement.
Pour ceux qui voudraient s’intéresser à cette tragédie qui possède tous les aspects du premier génocide des temps modernes, il est conseillé de se reporter au livret publié par le musée-institut du génocide arménien situé à Erevan publié sous la direction de Claude Mutafian, docteur en histoire. De même, les éditions Gallimard ont publié dans leur collection Découvertes un livre consacré à l’Arménie sous-titré « à l’épreuve des siècles » qui retrace l’histoire de ce peuple courageux, animé d’une Foi inébranlable depuis leur conversion au Christianisme au IVème siècle, avant même celle de Constantin.
De manière générale, on ne peut que vous inviter à visiter ce pays du Caucase dont l’histoire se rattache à la langue arménienne comme celle des juifs est indissociable de l’hébreu. Cette langue a pour singularité de reposer sur un alphabet inventé dans les premières années du 5ème siècle par un seul homme, Mesrop Machtots, traducteur de grec à la chancellerie royale, et dont la première réalisation fut de publier le livre biblique des Proverbes, avant de traduire l’intégralité de de la Bible vers 407.
En revanche, si de nombreux allemands alors alliés de la Turquie pendant la Grande Guerre ont dénoncé les atrocités commises par l’Empire ottoman, certains officiers conseillant le gouvernement Jeunes- Turcs n’ont pas hésité à prêter main forte dans l’organisation des crimes de masse au point que la ressemblance en est frappante dans les méthodes employées lors de la Seconde Guerre mondiale : destruction des villes et villages arméniens, spoliation des propriétés et des biens, hommes systématiquement fusillés, femmes et enfants déportés à pied par convois traversant le désert de Syrie sans eau ou nourriture, tous principes retenus en 1941 dans la guerre à l’Est pour l’extermination des populations juives. Seule différence notable, les conversions de force des femmes chrétiennes à la religion musulmane, sans que leur nombre exact soit connu et véritablement reconnu aujourd’hui par le gouvernement turc.
Pour conclure, laissons la parole à l’ambassadeur allemand Wangenheim qui écrit à son chancelier le 17 juin 1915 : « la manière dont s’effectue la déportation démontre que le gouvernement poursuit réellement le but d’exterminer la race arménienne dans l’Empire ottoman« . Son successeur, Hohenlohe, le 2 août, dénoncera quant à lui « la détermination du gouvernement [ottoman] de se débarrasser des chrétiens indigènes des provinces orientales ».
La photographie illustrant cet article a été prise en novembre 2013 , en Arménie, ancienne Arménie orientale, face à l’Ararat de Noé, « sommet et origine de l’histoire du monde », située dans l’ancienne Arménie occidentale, à 70% chrétienne en 1915, et dont les provinces sont désormais en territoire turc et entièrement peuplée de musulmans.
Prenons garde à ce que l’histoire ne se répète pas. Il faut sauver les Chrétiens d’Orient, nos frères dans la Foi, l’Espérance et l’Amour.