‘Ti Cano

Voici que mon ‘ti cano vient de croiser une pirogue et un hors-bord.

Le piroguier, en me croisant alors que je remonte vers les sources du monde, ce long fleuve pas si tranquille que celà, m’a dit : Cervières ! Celà ne pouvait être que toi, cet auteur virtuel. Merci pour ce que tu écris. J’y trouve beaucoup de plaisir et bien plus encore… Continue. Cela ne peut que nous ouvrir l’esprit encore un peu plus ».

Le capitaine du hors-bord, beaucoup plus bruyant, n’ a cessé de faire des ronds, et tout excité m’a crié en passant : on va organiser un bastringue, on va te faire connaître, tu le vaux bien. Et puis, il est reparti après m’avoir proposé « un boute » pour tirer  ma barque. On a discuté et j’ai accepté son aide pour installer un « bout-dehors de bonnette » pour gréer une voile [pour les amateurs de termes de marine, je conseille le glossaire du site http://www.pirates-corsaires.com qui est très bien fait et ravira les amateurs d’histoire de pirates et corsaires, nombreux dans la Caraïbe].

Comme quoi, déterrer un talent après une valse d’hésitation trentenaire, deux pas en avant, trois pas en arrière, est une sage décision qui ne retire pas simplement un enseignement d’une parabole à méditer sans cesse, mais qui permet de donner un peu à autrui, même au lointain, ce que nous ne devrions jamais cesser de donner, tendresse et affection, cette affection des êtres et des choses sans laquelle nous ne pouvons vivre.

C’est pourquoi, nous Européens, devons  entendre l’appel des Africains pour bouter Boko Haram des territoires qu’ils ont conquis : ces razzias ont assez duré, ces crimes atroces ne peuvent se poursuivre. Nous ne pouvons nous limiter à intervenir que pour protéger nos intérêts matériels, ici le pétrole, là l’uranium, nous avons d’abord à protéger des vies humaines, celles d’hommes, de femmes et d’enfants qui demandent seulement à vivre en paix. Ne laissons pas survenir une nouvelle extermination d’un peuple, identique à celle infligée aux arméniens en 1915 ou aux rwandais d’origine tutsi en 1994.

Car si trois millions de personnes se rassemblent pour dix-sept vies perdues dans d’odieux attentats et achètent un journal satirique qui divise et blesse au lieu de rassembler aux moments nécessaires, combien sommes-nous pour suivre le convoi funéraire des milliers de morts et disparus victimes du terrorisme en Afrique  ? A ce jour, en Europe, bien moins de vivants que de cercueils.

Et puis, ce n’est pas qu’une question morale pour ceux qui redouteraient le retour de Lord Byron ! L’Afrique est l’avenir de l’Europe, qu’on le veuille ou non. Regardez les faits, étudiez les statistiques, tout est déjà écrit concernant cet avenir : Sur les 274 millions de locuteurs français dans le monde, c’est à dire capable de s’exprimer en français pour reprendre la définition exacte, 55% vivent en Afrique, plus de la moitié. Et si l’on en croit les projections démographiques de l’ONU, le français comme langue officielle devrait dépasser au cours de ce siècle non seulement l’allemand et le portugais mais aussi l’arabe et l’espagnol.

Nous, Français, avons en ce siècle, une opportunité unique à saisir pour assurer notre développement, c’est de renforcer sans cesse les liens de la francophonie et d’organiser une véritable communauté dans tous les domaines, éducatifs, culturels, économiques et sociaux.

Et c’est ainsi qu’un ‘ti cano peut oeuvrer en remontant les sources du monde à tisser des liens avec les personnes qu’elles croisent ou qui restent au bord du fleuve, rien n’empêche de les saluer en passant.

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