Quand le dernier de cordée s’adresse au Chef des armées

Monsieur le Président, Il serait inconvenant de vous rappeler que L’article 15 de la Constitution du 4 octobre 1958 est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. Il décide de l’emploi des forces et détient à cet effet la responsabilité et le pouvoir d’engager le cas échéant les forces nucléaires. A ce titre, vous présidez les conseils et comités supérieurs de la Défense nationale. De plus, vous êtes reconnu comme Grand maître de l’Ordre de la Légion d’honneur institué par la loi du 29 Floréal an X correspondant au 19 mai 1802, dont la mission principale est de récompenser des services imminents rendus à la nation.

En même temps, il vous revient de présider les hommages rendus par la Nation toute entière au Panthéon de Paris intervenant lors du transfert des cendres des Grands hommes dans la nécropole située sur la montagne Sainte-Geneviève au coeur du quartier Latin, toutes choses que vous n’ignorez certes pas puisque depuis votre élection en 2017, ce sont une femme remarquable et quatre Grands hommes illustres qui sont entrés au Panthéon à votre demande, l’historien et résistant Marc Bloch, auteur de l’Etrange défaite, qui rejoindra en 2026 les derniers entrées, Joséphine Baker, Maurice Genevoix, Missak Manouchian et Robert Badinter.

Or, les temps ne sont plus à la fête, les gabegies doivent cesser séance tenante au sein de l’Etat, des collectivités publiques, des entreprises publiques, il en est fini de festoyer aux frais du contribuable, voici que les Grands singes viennent réclamer leurs crânes, pas un euro ne doit manquer pour l’effort à faire qui est celui public de l’Etat pris dans son acception la plus large possible, tout cet Etat en voie de délabrement, un Etat à restaurer, et non des entreprises ou des particuliers. Il nous faut envisager en urgence des réorganisations étatiques économes des deniers publics, sincère, lucide et transparente pour dégager des marges de manoeuvre et atteindre 5% en ce qui concerne le budget des armées.

Monsieur le Président, en ce jour des morts, autorisez l’audace de vous présenter des propositions destinées à dépoussiérer ces trois illustres institutions républicaines marquées du sceau du génie militaire de Napoléon Bonaparte, alors qu’aux Portes de l’Europe, le temps des guerres sans fin est revenue, une situation qui exige désormais cette levée d’une Nation en armes, en raison même du souvenir de ces six personnes que vous avez choisies pour leur bravoure, leur courage et leur vertu.

C’est pourquoi, en ce jour même des morts, voici plusieurs personnes dont les cendres seraient susceptibles d’être transférées en la maison des illustres Êtres humains, pour les motifs suivants :

  • Le brigadier-chef Steeve Cocol, enfant natif de l’archipel de la Guadeloupe, qui n’est pas revenu d’Afghanistan où il livrait combat pour la liberté des femmes afghanes, laissant éplorée une mère seule désormais, qui exigea et obtint des autorités publiques que le nom de son fils figure sur le monument aux morts du bourg de Sainte-Rose de Lima situé en l’île de la Guadeloupe, au nord, là où se rejoignent la montagne de Sofaïa et le Grand-Cul de Sac marin, premier nom de ce lieu auquel fut substitué le toponyme Tricolore lors de la Terreur, dont il reste la trace, à la grand-place dénommée Tricolore.
  • Le modeste Raphaël Elizé, vétérinaire, qui fut élu maire de Sablé-sur-Sarthe, résistant, arrêté par la Gestapo, mort en déportation.
  • L’illustrissime Eugène James Bullard, dit « l’Hirondelle noire de la mort », que le général de Gaulle salua pour sa bravoure, son courage et son abnégation lors des deux des trois Guerres mondiales du Vingtième siècle, 1914-1918, 1939-1945 et la Guerre froide, commencée avec la tombée du Rideau de fer et achevée avec la Chute du mur de Berlin et la dislocation de l’Empire soviétique en 1991.
  • Le découvreur Jean Baptiste Pointe du Sable, fondateur et premier habitant de la ville de Chicago, né vers 1745 à Saint-Marc en l’actuel Haïti, Saint Domingue à l’époque, sous administration française.
  • Et enfin, Serge Lasvignes, ancien Secrétaire général du Gouvernement, qui était loin de n’être qu’un accrocheur de tableaux d’exposition et encore moins un prétendu grand serviteur de l’Etat selon les médias, une qualification qui n’existe pas, alors que, pendant près de vingt ans, il s’escrima à porter la plus grande réforme administrative de l’Etat depuis Johannes Gutenberg, la publication exhaustive et ordonnée des lois par l’internet (sites Legifrance et Service public notamment).

Toujours est-il, monsieur le Président, alors que la montée des périls pourrait porter aux extrêmes les menaces qui entourent l’Europe, l’heure n’est plus à tergiverser mais se souvenir du génie militaire de Napoléon non seulement sur les champs de bataille mais encore les facultés d’organisation de l’Etat et la rapidité des marches d’un lieu l’autre, d’une guerre l’autre, du camp de Boulogne au soleil d’Austerlitz, et de ne pas oublier les déboires des expéditions en Espagne ainsi qu’en Russie.

C’est pourquoi, monsieur le Président, il vous appartient en premier lieu de veiller à ce qu’il soit mis bon ordre dans les caisses de l’Etat, d’exiger une comptabilité analytique des coûts en triple cascade ressemblant à celles du Carbet en l’île de la Guadeloupe, de mettre fin aux privilèges de l’aristocratie de l’Etat, par simple équité, et enfin de remettre la France au travail, vaste programme dans pays habitué à se prélasser sous les cocotiers en attendant que les cocos ne tombent comme à Gravelotte.

Et pourtant rien n’est impossible aux gypaètes barbus qui survolent la route des Alpes empruntée autrefois par Napoléon s’en revenant de l’île d’Elbe au golfe Juan. Souvenons-nous encore de ces mêmes gypaètes barbus survolant l’Abyssinie lors de la campagne d’Erythrée qui permit le 17 janvier 1941 au général de Gaulle, de regrouper les forces françaises libres au Soudan et en Erythrée sous le commandement du général Paul Legentihomme, secondé par Monclar, Folliot et Jourdier, pour les mettre à la disposition du général Platt. Ces forces françaises étaient constituées de plusieurs unités en faible nombre ralliées au Général de Gaulle dès le 18 juin 1940, au même moment que les marins de l’Île de Sein.

Alors que voici revenir le temps des assassins, l’heure n’est plus aux tergiversations mais à la prise de décision. Il vous faut rallier les Français aux réalités cruelles du monde, et annoncer la création d’un service militaire adapté, sur le modèle des régiments ultra-marins, placé sous l’autorité des armées oeuvrant dans les douze domaines d’action de l’Etat se rapportant à des responsabilités régaliennes: armées, gendarmerie, police et sapeurs-pompiers, corps de santé, alimentation, éducation sport et jeunesse, urbanisme construction et logement, transport et logistique, industrie, recherche et coopération, affaires culturelles, sans oublier les sciences de l’information et la « mémoire des hommes ».

Cette levée d’une nation en armes s’inscrirait dans le cadre de ce service militaire adapté n’ayant rien à voir avec le précédent service militaire, elle permettrait dans le cadre d’un service actif rémunéré de 30 mois tant pour les femmes que pour les hommes, de poursuivre pour certains leur formation sur le terrain, pour d’autres de rejoindre une réserve dans les corps d’armée et préparer la population à affronter des situations funestes tout en renforçant des secteurs d’activité en situation de faiblesse chronique tel que l’univers de la santé ou l’éducation. Ce sont progressivement deux millions de personnes âgées de 16 à 26 ans qui pourraient d’ici trois à quatre ans être intégrés dans ce service militaire actif adapté permettant de faire face aux temps mauvais.

Et le financement ? C’est tout simple. Le principe des vases communicants, le théorème d’archimède : dix points de PIB à redistribuer entre les missions de l’Etat ou à restituer aux Français qui sont assez grands pour en faire bon usage alors que l’Etat, ses satellites et ses acolytes en font gaspillage et incitation au moindre effort pour les Français.

Et si vous nous demandez pourquoi cette effervescence,

L’heure est à l’action alors que le singe vient réclamer son crâne, Papy fait de la résistance

Version initiale rédigée au jour des morts, le 1er novembre 2025