
« Dis-moi pourquoi dans le secret tu soupires et tu pleures en entendant le sort des Danaïens et des Troyens. Ce sont les dieux qui l’ont choisi : ils ont filé la ruine de ces hommes pour qu’on les chante encore à l’avenir.
Mais parle, et dis-nous dans quels lieux tu as erré, les pays que tu as vus, et les villes bien peuplées et les hommes, cruels et sauvages, ou justes et hospitaliers et dont l’esprit plaît aux Dieux. Dis pourquoi tu pleures en écoutant la destinée des Argiens, des Danaens et d’Ilios ! Les Dieux eux-mêmes ont fait ces choses et voulu la mort de tant de guerriers, afin qu’on les chantât dans les jours futurs « (Homère l’Odyséée VIII, Leconte de Lisle, 1867).
« Les deux grands moteurs de la nature humaine écrit Vassili Grossman, témoin au Vingtième siècle de l’identique brutalité criminelle sidérante du nazisme et du communisme, sont d’une part la capacité de saisir, d’interpréter et d’assimiler les changements qui surviennent à la superficie de l’existence, d’autre part, une profondeur spirituelle inchangée, obstinée.
Pour peu qu’un drame se joue non pas à la surface, mais dans la profondeur des âmes et des coeurs, ces gens apparaissent au premier plan et leur force cachée éclate aux yeux de tous ».
Nul ne peut saisir, prendre et encore moins anéantir la conscience et la liberté d’un homme aussi immobile qu’il soit, affirme avec finesse et justesse Vassili Grossman qui survécut au soviétisme pour témoigner de la beauté, la joie et la grandeur de l’àme humaine aussi infiniment invisible qu’ elle puisse être et paraître pour s’en remettre aux calculs finis de Blaise Pascal, bien meilleur mathématicien que théologien de salon des Vanités.
Merci à Vassili Grossman, remarquable compagnon de lecture, et c’ est peu dire.

Ci-gît, la barrière de corail vue des hauteurs du port de Sainte-Rose, qui illustre chaque jour que Dieu fait, que rien n’ est éternel sur terre et mer en dehors du ciel qui les relie
Publié le 16 août 2025, en la première journée d’une soixante-neuvième année identique aux première heures de la naissance à Angers, en ce que l’homme né libre le demeure toute sa vie dans la profondeur de son âme.

Et Orietur 228