(D)4 x S = IO, devenir du Noble jeu

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Romans, chroniques et mémoires sont publiés en vrac sur Cervières.com au fil de l’eau numérique en suivant le principe de limitation en six leçons de choses et de vie, qui rendent possible de stimuler l’imagination et la créativité littéraire, à condition de s’en tenir à une sorte de théorème tenant en une espèce de formule mathématique plus longue à méditer et mettre en oeuvre que comprendre. 

Prenez le tablier d’un échiquier. Il apparaît constitué de 64 cases, mais à y regarder de plus près, tout échiquier en comporte 100. C’est tout simple. Il suffit d’y voir de loin pour que surgisse l’hippopotame du Marais aperçu par le champion du monde russe Tal au cours d’une célèbre partie entre Grands maîtres, qui s’est tenue de mémoire au début des années soixante. Et le jeu qui ne comporte pas plus 32 pièces, 16 blanches et 16 noires, est appelée à comporter 40 pièces qui pourraient être de toutes couleurs, à notre seul désir.

Là est l’avenir du Noble jeu qui se jouait autrefois avec des dés. Pourquoi ne pas y revenir depuis que le calcul binaire a tout basculé à la fin du Vingtième siècle, lorsque un superordinateur terrassa l’honorable champion du monde, Gary Kasparov, à sa seconde tentative en 1997. Deep Blue, tel était son nom, plongea les joueurs physiques dans un abîme de perplexité et une léthargie qui se poursuit, digne des de celle des professeurs d’archéologie poursuivis par la malédiction du réveil de la momie Inca Rascar Capac, dans l’album de Tintin, les sept boules de cristal.

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Point n’est besoin d’être devin pour comprendre qu’il est grand temps de réveiller le jeu des échecs, fort d’une histoire trimillénaire depuis son surgissement en Inde sous le nom de Chatarunga comme en atteste le Mahabharata, l’un des plus vieux livres au monde. Si Dieu ne joue pas aux dés et donc aux Echecs, rien n’empêche les hommes qui ne sont pas des divinités depuis fort longtemps d’en revenir aux dés pour raviver les incertitudes en toute modération, au commencement du jeu.

Rien de plus lassant en effet, que de pousser le bois à l’ère numérique propulsée à l’intelligence plus superficielle qu’artificielle. L’avenir appartient à l’humanité vivante, être humains, nature et animaux, tout ce qui existe depuis la fondation du monde dont la création est admirablement mise en musique dans le Livre de la Genèse, le seul et unique livre à emporter au Paradis ou en Enfer, histoire d’en vérifier le récit.

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Et c’est pourquoi, faucons pélerins ou gypaètes barbus, hippopotames et rhinocéros, crocodiles ou escargots, girafes et pandas ou encore Humérus Skeleton, sont susceptibles de figurer dans l’élargissement et l’enrichissement du Jeu, sans rien renier du passé et modifier en rien toutes les règles existantes du Noble jeu. Là est le secret de l’avenir des échecs, dans la perpétuation de tout ce qui fit la force intellectuelle de ce jeu courtois de l’Esprit.

Merci Pascal, Merci Chateaubriand, Merci René Girard, sans oublier Arthur Rimbaud, la Dame à la Licorne et Almasty réfugié dans les troglodytes, six pièces maîtresses de réflexions approfondies sur un jeu d’intérêt absolu, qui ne sont en vérité, que recours à la sincérité et au discernement à travers la lecture poussant les feux pour conquérir vivant un Roi au milieu d’une Cour en univers de courtoisie, que celle-ci se trouve en Afrique, Arabie, Chine, Perse, Occident ou en Russie. Jouer aux échecs pacifie le monde bien plus qu’il n’allume les feux de l’envie.

de dion bouton