Publier en circonstances numériques divers livres constituant depuis l’origine l’oeuvre d’une vie, n’est pas simple. Il faut rendre le tout facilement compréhensible et accessible, ce qui suppose un peu de dextérité loin d’être évidente même quand on dispose d’un outil aussi remarquable et convivial que l’éditeur WordPress, dont les qualités et facilités ne cessent de progresser. Cela suppose de temps en temps de mettre de l’ordre dans le désordre des choses pour atteindre l’objectif de tout publier et que les lectrices et lecteurs clairement identifiés s’y retrouvent en toute sérénité. Or, ces lectrices et lecteurs ont à ce jour moins de dix ans, ce sont nos petits-enfants, qui, peut-être, un jour, le soir venu, se pencheront sur les facéties d’écriture d’un vieil homme qui était leur grand-père, alors en vie aussi longtemps qu’il plaira à Dieu. D’où l’importance au petit matin, de se remettre au travail.
Voici donc une présentation générale du roman plus fantastique que pastoral « la Tempête », qui est un hommage aux maîtres dans ce domaine: Kafka, Perutz, Lernet-Holénia, Von Horvath, mais aussi Boulgakov, Joseph Roth, Schnitzler ou Canetti, et encore Conan Doyle, Graham Greene, Le Carré, Agatha Christie, Ian Pears, sans oublier la cavalerie des hussards, Balzac, Dumas, Jules Verne, Giono, Simenon, Albert Cohen, Julien Gracq et tant d’autres comme Perez-Reverte si fidèle en esprit à Dumas.
Tout roman est une énigme où le lecteur se confronte à l’auteur qui accepte de perdre le contrôle des personnages invités à participer à l’écriture, dès lors que ceux-ci sont tentés de prendre le large lors de la lecture, telle est la vérité romanesque qui est toujourn’est jamais que la simple narration d’une histoire, peu importe laquelle.
Cette présentation générale se fait en continu, alimentée au fil de la publication des chapitres ce qui n’est pas sans susciter des contraintes supplémentaires telles que ne pas oublier de mettre en jour régulièrement la présentation des textes proposés à la lecture, ce qui est loin d’être gagné. Advienne que pourra.
Voici donc le fil d’Ariane de la Tempête.
Les six livres de la Tempête
La tempête est constitué de trois parties, Matin, Midi et Soir composées de deux livres par parties, soit au total six livres dont a structure est proche du cycle des Lettres d’Ivoire (voir plan et structure).
Une phrase de Louis-Ferdinand Céline écrite dans une lettre adressée à Erika Irrgang, ouvre l’ensemble de l’ouvrage: Mais vous savez, la littérature c’est de la mort. Ce qui retient en vie, c’est seulement l’affection des êtres et des choses. tout le reste n’est rien. Cet exergue est commun à l’ensemble de l’oeuvre.
L’exergue spécifique à la Tempête, est le premier paragraphe du roman fleuve Astrée, publié en 1607 par messire d’Urfé. Il signale dans le paysage servant de cadre au roman, les monts de Cervières, ce dernier lieu étant aussi le nom de l’auteur virtuel devenu Franche Pistole.
Ière partie : MATIN
La première partie de la Tempête s’appelle Matin, en référence à un paysage romain peint par Théodore Géricault. Matin regroupe deux livres : Pourpre impériale et Vert Véronèse. Ces deux livres constitués de 63 chapitres sont fondés sur une partie du jeu de l’oie qui comporte 63 cases plus la case d’arrivée qui est l’épilogue de la première partie, soit au total 64 chapitres effectifs, identiques au nombre de cases du jeu d’échecs qui a été employé dans la première partie du cycle des Lettres d’ivoire, le Maître de la moisson.
L’exergue de Matin reprend un vers d’Ossip Mandelstam, l’une des innombrables victimes de la Terreur rouge, sous Staline. Ce vers est extrait de Tristia, un poème qui donne son nom à l’un des recueils les plus célèbres du poète russe. Ce vers résume bien le cadre historique de la Tempête qui se déroule entre les débuts de la Révolution française et les premières années de la Restauration : et sur de noirs brancards gît le soleil d’hiver (en l’occurrence celui de la bataille d’Austerlitz, intervenue le 2 décembre 1805)
Pourpre impériale
Il s’agit du premier des six livres de La Tempête constitué de 144 chapitres.
Ce livre 1 est constitué de cinq titres composé chacun de sept chapitres, soit au total 35 chapitres sur les 144 chapitres de La Tempête dont la structure est équivalente à celle du jeu de Mah-Jong (144 tuiles) ou du Zodiaque (144 maisons).
L’exergue du livre premier est un poème composé par André Marie de Chenier, dans les jours précédant son envoi à l’échafaud lors de la terreur révolutionnaire, deux jours hélas avant Thermidor.

Paysage historique, Nicolas Poussin
Jadis si je me souviens bien
Le titre premier, intitulé Jadis si me souviens bien, est une référence à Une saison en enfer de Rimbaud. Ce recueil de poésie est divisé en neuf parties qui structurent les neuf titres des deux premiers livres de la Tempête, Pourpre impériale et Vert Véronèse.
Les sept chapitres du titre 1er ont un lien direct avec les sept béatitudes mentionnées dans l’Apocalypse de Saint Jean, qui servent d’exergue à chacun des sept chapitres.
Chapitre 1 : le lecteur
Le procureur du Roi à Montbrison, alors chef-lieu de la Loire, doit boucler une enquête qui lui a été confiée de Paris, en urgence. Au petit matin, il se prépare à interroger une dernière fois, une prisonnière.
[Il est à noter que ce premier chapitre reprend à l’identique en ses débuts l’intrigue du premier chapitre du Maître de la Moisson, livre 1, I Rouge : ce choix littéraire marque une volonté de l’auteur virtuel de signifier aux éventuels lecteurs qu’à deux siècles de distance, rien n’a véritablement changé en matière de « condition humaine »: nous sommes tous destinés à vivre plus ou moins longtemps, plus ou moins bien et à mourir aussi assurément que sûrement.
Chapitre 2 : les morts
Le procureur se souvient du premier jour de l’enquête qui l’a mené dans une petite ville fortifiée, Cervières, près du bourg de Noirétable où il s’arrête pour la nuit. Là, il rencontre un castillan, marchand itinérant.
Chapitre 3 : le veilleur
Le procureur se rend sous la neige à Cervières pour procéder à l’arrestation d’un « brigand » qui lui a été demandé d’appréhender séance tenante. Là, il trouve une femme auprès de qui il cherche à obtenir des informations.

Paysage idéal, Nicolas Poussin
