Mauvais sang au temps des assassins

Orietur ou l’Adieu aux lettres d’ivoire sera ce que l’Eternel donne, notre dernier et premier livre recommencé, pur fruit des circonstances hasardeuses et de son obstination. Cet ultime effort jusqu’au dernier souffle, est appelé à regrouper et orchestrer en un seul mouvement, lettres et livres plus ou moins recommencés, mémoires et romans, essais et documents, fragments et poèmes laissés au pupitre, feuilles volantes d’automne et feux follets, fatras et foutaises, dans l’ordre et le désordre des versions et thèmes ressuscités, cartes, images et tableaux, monuments fragiles et ruines éternelles, vacarmes, songes et silences, de quoi s’occuper en rapports et relations circonstanciées

[ci-dessus, Veilleur à l’entrée du port des Sables d’Olonne, été 2024, photo de l’auteur virtuel]

Pas plus que les écrivains, tous « fanfaroniais » en goguette avides de papiers, la littérature n’existe, qui n’est que braconnage en mégèreté et mensongeries et âneries en messagerie de poubelles, ordures et excréments. Même le Grand Vicomte s’y égara à l’occasion dantesque.

Nous ne connaissons en toute liberté, vérité et sincérité que des auteurs à l’ouvrage pour témoigner humblement de leur temps et tenter de faire le Bien qui est notre destinée humaine. Et l’ouvrage, c’est le numérique, tout le numérique, rien de sérieux hors le numérique qui apporte une liberté de création incomparable jusqu’à la gratuité totale de la publication pour le lecteur, Gutemberg n’est plus, paix à son âme miséricordieuse qui apporta la lecture pour tous de la Bible enchanteresse.

Et si vous nous demandez qui est l’auteur d’Orietur, il s’appelle Cervières, Oray D2 Cervières dit l’Auteur virtuel, fort en imagination débridée, combattant de la liberté absolue, au service des Pauvres pour servir en Majesté, femme, enfants, petits enfants et le Bien au-delà. Ils sont en réalité plus que moins au nombre de quatre et douze invités au banquet de la vie de tous les jours, mille et cent dans la fureur des ans, pour devenir cent et mille dans l’éternité qui nous attend. Et peu importe que de la conception au dernier souffle, la mort se manifeste forcément cruellement mais plus ou moins à l’horloge, la Vie appartient aux Vivants.

Souvenirs de la prise d’otages mondiale 

Cette chronique dédiée à Sophia des Merveilles, enrichie quelque peu depuis, a été publiée une première fois le 20 mars 2020, alors que le monde entier ou presque décidait de se lancer dans une expérience de panique humanitaire universelle tout à fait surprenante, placée  sous le nom de code la Covid ou Covid, voire les Covidés en genre neutre, censée exprimer un mouvement général de fuite et d’enfermement brutal des propriétaires ou copropriétaires ainsi que des locataires ou colocataires qu’ils soient co-particuliers, commerçants,ouvriers au zinc ou forgerons zingueurs alors que les gens du voyage, sans-abris et squatteurs de tous pays étrangers étaient invités généreusement à accepter d’être pourchassés bien que déjà recherchés par nature, pour rentrer aimablement dans l’équation de cette curieuse fanfaronnade du tous ensemble à taper sur des batteries de casserole à vingt heures, digne d’un  bon scénario french touch  réussi de lapins agiles en pleine déroute (Et je sais, AI, la phrase est longue, c’est là qu’est aussi l’os à ronger de l’Auteur virtuel).

(ci-dessus, reproduction de la plaie des furoncles, Toggenburg bible, Suisse, 1411).

Cette panique collective terrienne se révélera plus tard  une folie meurtrière en ce que l’enfermement aurait plutôt favorisé la transmission du virus tueur qu’il ne l’aurait empêché. Mais peu importe, ce qui comptait pour les pouvoirs publics était de se retrouver tous interdits de sortir à plus d’un kilomètre de chez soi sous peine d’une rocambolesque et forcément ridiculesque sorte d’amende forfaitaire écumesque majorabilissime, pure invention cette fois typique de la bureaucratie  française en plein delirium tremens de coercition perverse depuis cinquante ans. 

Nous ayant retrouvé  l’Impossible, c’est à dire deux sous de raison – ça passe vite!comme dirait l’ami Rimb’ aux semelles de vent, nous prîmes l’habitude de visiter notre soeur Sophia qui habitait à deux bornes géodésiques, enfermée à double tour de solitude dans ses études rabbiniques, avec pour saine occupation la lecture de la Bible et du Talmud en Hébreu, sachant fort bien que même s’il faut de tout pour faire un monde, il est des « amis de la trilogie du Hamas, du Hezbollah et des Youthis » qui ont resurgi par l’antisionisme nouveau, force puissance mille de l’ancien antisémitisme.

Les voici ces nouveaux hitlériens et staliniens tout autant, se berçant et flottant d’aisance tout au plus dans la médiocrité et la vulgarité, bien décidés à chasser de la terre de la douce France éternelle, refuge des populations du monde entier, que le seul Peuple de la Bible par le boycottage et l’apologie des crimes contre l’humanité : rien de nouveau sous le soleil pour ces massacreurs ardents à déverser le sang en tombereau depuis la mort du Roi, le 21 janvier 1793.

Quatre-vingts ans plus tard, Doriot, Déat et les gangsters de Lauriston ont trouvé leurs héritiers. Rien de surprenant quand on a pour ambition révolutionnaire de prendre le pouvoir par la ruse et le recours aux désordres dans la rue en recourant si nécessaire aux forces maudites des criminels: Mauvais sang ne passe jamais quand revient le temps des assassinsEt toujours, cette barbaresque en batterie trouve des idiots inutiles, véritables lapins crétins appelés putaineusement intellectuels, de tendance wokistes ces temps derniers pour relayer leurs messages de mort.

En attendant le pire qui s’annonce tambour battant sur les réseaux sociaux à force mensonges, quatre ans plus tard après le surgissement de l’épidémie, il reste peu, si peu que rien de ces moments d’inquiétude, de tristesse et désolation, si ce n’est quelques traces statistiques de l’épidémie virale qui a fini par s’en aller se réfugier dans nos souvenirs, nous invitant tous à faire le bien pour autrui, au rythme d’un Coeur intelligent

Alors que Sophia, notre doctoresse en sagesse, est devenue le 5 septembre 2024, madame le Rabbin, en ce qui nous concerne, il nous plaît toujours et plus d’aller visiter régulièrement quelques tavernes bibliques romanes surgies dans l’obscurité du Déluge pour y élever le calice bu jusqu’à la lie et y entendre, comme en ce dimanche dernier, une première lecture du livre de la Sagesse et de la lettre de Saint-Jacques, sans compter le quatuor des Evangiles dont les sons se répondent, qui nous enseigne deux choses première et dernière.

Et nous voici donc, ce dimanche dernier en la discrète et secrète paroisse de Notre-Dame-du-Bon Conseil située ans un quartier déshérité du nord de Paris, tenue par les religieux de Saint-Vincent-de-Paul au service des Pauvres, bien plus spectaculaire et miraculeux que celui des majestés.

Figurez-vous , qu’il y fut question en ce 25ème dimanche du temps ordinaire, de Sophia, dans une église pleine, participant à l’installation du Père Jean-Luc Papet en tant que Curé de la paroisse, installé par Monseigneur Philippe Marsset, évêque de l’archidiocèse de Paris, comme quoi les églises ne sont pas toujours dépeuplées et peuvent même déborder de Vie.

La liturgie de la Parole, justement, invitait à l’écoute d’une première lecture du livre de la Sagesse, SG2, 12, 17-20, commençant ainsi : Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes: Attirons le juste dans un piège

Elle fut suivie d’un Psaume (53-54, 3-4,5,6.8) puis d’une deuxième lecture de la lettre de Saint-Jacques (JC 3, 16 – 4,3) :

C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous êtes en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas ; vous demandez mais vous ne recevez rien ; en effet vous demandes sont mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs.

Resurgit alors en Echo ce que douze coeurs en bandoulière peuvent entendre quand ils se taisent après s’être égaré en discutant inutilement et follement pour savoir qui était le plus grand, de Luc, Marc, Paul, pierre, Matthieu et autrui:

Ils se souvinrent aussi, qu’après avoir entendu les sons se répondre en formant l’image d’un enfant placé au milieu d’eux, les Douze avait perçu l’écho au loin balbutier :

Et notre ami Lô, si paresseux et frivole, songea que par le pur hasard des circonstances et son obstination, il accueillait surnaturellement en son coeur malentendant, onze petits enfants appelés à devenir Douze, comme une répétition d’une récitation déjà apprise.

Il lui revint alors en mémoire les lectures d’un prophète des temps modernes, René Girard, initiateur du mimétisme et professeur en boucs émissaires, C’étaient des lectures qui le renforcaient dans la conviction et la Foi, comme se lève la sève des racines millénaires et que les jeunes pousses soulèvent les branches fragiles vers le Ciel, comme quoi, ma foi, l’église catholique restait une valeur sûre et une assurance pour l’incertain du lendemain qui ne surgit plus, malgré qu’elle se soit abîmé trop souvent à couvrir les sévices de tous ces hommes pervers qu’il faut sans cesse chasser du temple.

Le  Coeur Intelligent (version à peine corrigée du 20 mars 2020)

En ces jours particuliers, la peur, la détresse et la mort s’abattent dans le monde entier du fait d’un virus furtif comme l’éclair et invisible comme un tsunami dont la vague créée loin des rivages s’abat subitement sur des populations alertées tardivement et peu préparées à une risque épidémique au point de se réfugier dans l’égoïsme, le mépris et l’irrespect d’autrui.

Mettant une nouvelle fois en danger le monde entier, gouvernants et peuples affolés oublient la prophétie de Georges Bernanos :

 Il faut faire un monde pour les hommes libres.

Le monde ne sera sauvé que par les hommes libres.

L’exode justement ! Voilà que les foules urbaines fuient sans discernement les grandes villes pour la campagne à l’image de l’exode de mai-juin 1940, au moment de l’invasion allemande précédant l’Occupation du territoire et le surgissement tsunamique de la barbarie nazie. Ce nouvel exode confond tristement peur et terreur, risque plus ou moins grand de mourir selon les âges et certitude de mourir sous le glaive. C’est surtout oublier que la peur mène de la Grande peur à la Terreur par la fureur des passions déchaînées.

L’Exode justement ! Cette semaine, les lectures dans les synagogues sont consacrées au livre de l’Exode pour un Chabbat de paix et de joie. Le hasard des circonstances obstinées veut que nous venons de lire un magnifique texte destiné aux Enfants d’Israël, rédigé par Sophie Bismut qui appartient à l’Assemblée française du judaïsme libéral.

Son enseignement définit tout simplement ce que sont les hommes libres évoqués par Bernanos en nous rappelant que la tradition juive met l’accent sur l’intelligence et la connaissance comme chemins de spiritualité, et qu’en toutes circonstances il faut faire preuve de discernement et capacité de raisonnement (y compris dans le maniement des statistiques, NDLA).

Voici le premier paragraphe puis la fin du texte que nous invitons à retrouver dans son intégralité sur le site de Kehilat-Kedem

Les deux dernières parachiyot du livre de l’Exode : Vayakhel et Pekoudé, font suite à l’épisode dramatique du veau d’or. Moïse rassemble les enfants d’Israël («Vayakhel Moché») et leur donne deux commandements divins : l’observance du Chabbat et la construction du Sanctuaire. Le deuxième livre de la Torah, l’Exode, se termine ainsi avec l’achèvement de la construction du Sanctuaire et son inauguration, le premier jour du premier mois de la deuxième année après la sortie d’Égypte. Moïse assemble tous les éléments du Sanctuaire, étend la tente au-dessus, place les meubles et ustensiles. Il allume la menora et offre des sacrifices spéciaux à Dieu. 

(…)

La tradition juive met l’accent sur l’intelligence et la connaissance comme chemins de spiritualité. Dans la Amida, la prière centrale de nos offices où nous nous adressons à Dieu, la première des 13 requêtes que nous récitons concerne l’intelligence. Nous remercions Dieu de nous avoir donné da’at, bina (d’où vient outvouna) et haskel. Da’at est le savoir par la connaissance expérimentale. Bina est le discernement (comme le mot hébreu ben : entre) et haskel est la capacité de raisonnement.

Aujourd’hui, cette bénédiction et sa position première parmi toutes nos requêtes sont plus que jamais pertinentes. En effet, nous faisons face à cette crise du coronavirus, inédite par son ampleur géographique, qui menace nos sociétés. Ce n’est pas la première épidémie que nos pays rencontrent, mais la première aussi grave à l’heure du tout Internet et des réseaux sociaux. Nous faisons face à des flux continus de commentaires et de nouvelles, à des rumeurs, à des informations contradictoires ou fausses qui créent un environnement terriblement anxiogène.

Nos vies se trouvent complètement bouleversées. Nous voici confinés, retirés entre nos murs et derrière nos portes, pour une durée incertaine, ou bien exposés à un risque de contagion pour tous ceux qui travaillent dans les services médicaux, les transports, les commerces d’alimentation, etc. Nos rapports sociaux sont mis à mal. Enfants et personnes âgées sont mis à l’écart. Confrontés à l’incertitude, nous mesurons nos vulnérabilités individuelles et collectives. Nous faisons face à des comportements d’insouciance qui virent à l’inconscience (parfois les nôtres), des attitudes individualistes irrationnelles collectivement ou des mesures de restrictions radicales. Nous sommes submergés par des émotions intenses, de peur, d’incertitude, de colère.

Aujourd’hui, il nous faut faire preuve de sagesse, de discernement, face à toutes ces émotions, ces stress, ces difficultés et ces épreuves. Notre paracha de cette semaine vient nous rappeler que la construction d’une société qui élève notre humanité, nécessite que nous fassions grandir en nous un cœur de générosité et de sagesse. Notre tradition nous invite à discerner, à faire l’effort de comprendre, de distinguer, pour ne pas laisser nos émotions nous guider dans des faux chemins.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous pourrions reprendre la prière de Salomon, ce roi, fils du roi David, qui va construire le Temple de Jérusalem. Lorsque Dieu demande à Salomon dans un songe nocturne ce qu’il désire le plus, voici ce qu’il demande :

« Donne donc à ton serviteur un cœur d’entendement / un cœur intelligent (lev shoméa) » (I Rois, 3:5-15):

Puisse l’Éternel nous accorder à tous un cœur intelligent !

La septième plaie, la grêle, J. Martin, 1823

Merci à Sophia des Merveilles de nous rappeler qu’il faut faire preuve de discernement et qu’il n’est pas inutile de prier en toutes langues pour demander à l’Eternel en ces temps difficiles un coeur intelligent.

Il ne sert à rien d’avoir peur, il faut vivre dans un monde destiné aux Hommes libres pour faire preuve de caractère, pour tenter d’échapper à un univers confronté en permanence aux dix plaies de l’Egypte, pustules ou virus sauterelles d’Egypte ou d’Ethiopie ces jours-ci, sans oublier mort des troupeaux, grêle, tempêtes, cyclones et tremblements de terre.

Puisse l’épreuve du Coronavirus nous rendre plus solidaire. Elle nous invite à ne pas pas nous asseoir auprès des fleuves de Babylone, pour nous souvenir d’un monde ancien et disparu, mais à agir pour construire un monde plus juste et fraternel, et s’efforcer de faire le Bien pour autrui, qui constitue un chemin pragmatique de spiritualité.

La Plaie des sauterelles, Bible Holman, 1890