Le Petit Anjou illustré

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Le Petit Anjou était une compagnie de chemins de fer locale dont le réseau constitué de six lignes couvrait l’ensemble de l’Anjou. Il a progressivement disparu pour ne plus nous laisser que le pont de Pruniers qui traverse la Maine à proximité d’Angers. Ce pont est entré dans l’histoire car il était le seul encore debout en août 1944 lorsque les Américains le traversèrent pour surprendre l’armée allemande décidée dans un premier temps à résister.

Les Allemands quittèrent la ville sans véritablement se battre, délaissant les quartiers près des gares et centres de triage, détruits par les bombardements alliés préparatoires au Débarquement den Normandie au matin du 6 Juin 1944, qui firent des centaines de morts.

C’est ici, boulevard Carnot, à proximité immédiate de l’ancienne abbatiale Saint-Serge et de la gare éponyme, que se trouvait alors la maison de la famille paternelle de l’auteur virtuel, tandis que là, jouxtant la gare d’Angers Saint-Laud, demeurait rue Eblé, l’une des rares habitations restituée intacte au milieu des gravas, où s’installa la famille maternelle à l’issue de la guerre après avoir séjourné à Chateaubriant tout au long de la Seconde guerre mondiale, ou presque pour notre mère.

L’une des premières maisons d’Angers délivrées de la horde nazie, appartenait à la famille de la marraine de l’Auteur virtuel, alors située à la périphérie de la ville, sur la route menant à Sainte-Gemmes-sur -Loire, qui plus tard sera happée par l’extension des faubourgs pour se retrouver démunie de l’essentiel de son jardin, coincée à l’angle du boulevard Joseph Bédier et de la rue du docteur Guichard, à mi-chemin de l’arboretum Allard et du parc du Hutreau, non loin de la roseraie d’Orgemont et du Frémureau, ultimes traces artificialisées de la campagne angevine menant aux bords de la Loire, un monde englouti par le béton, le bitume des chemins et routes devenues rues traversant des banlieues inhumaines alloties de tours et centres commerciaux, qui ont rayé de la carte les domaines viticoles qui jouxtaient la Cité angevine depuis des siècles, à l’image restante des cinq hectares du Domaine du Clos du Frémur qui survit tant bien que mal à l’invasion urbaine.

En revanche, le long de la Maine constituée du Loir, de la Mayenne et de la Sarthe qui se regroupent à l’entrée Nord d’Angers, un vaste lac a été creusé voici un demi-siècle, en direction de Bouchemaine et de La Pointe où la rivière se jette dans la Loire à quelques kilomètres. La rive droite du Maine en ce lieu dit de la Baumette, a conservé les apparences d’antan. On y trouve un haut rocher surplombé de l’ancien couvent des Cordeliers de la Baumette, érigé en 1452 par le roi René, duc d’Anjou, comte de Provence, comte de Bar et de Lorraine, héritier des royaumes de Naples et de Sicile, ainsi que du titre de roi de Jérusalem.

Ce lieu magnifique agrémenté d’une vaste terrasse accueillant un cloître, domine le sud d’Angers jusqu’au fleuve ligérien, une église s’y accrochant à flan du piton délimitant le sud de la commune d’Angers. C’est ici que dans les années Trente du vingtième siècle, mon grand-père venu de son Forez natal, s’installa dans une vaste demeure dominant aussi la Maine pour apercevoir au nord, la caserne Eblé du 6éme régiment de Génie, qui accueille aussi le musée du Génie consacré au Génie militaire.

L’Anjou drapée des tapisseries de l’Apocalypse visibles en son château fort royal, demeure une province méconnue alors qu’elle a pourvu à la naissance de deux dynasties royales, celles des Plantagenêt et des Capétiens, qui ont façonné l’Europe plus que toute autre Cour européenne depuis mille ans.

La croix d’Anjou est tout aussi illustre puisqu’il s’agit de la Croix de Lorraine avant que le duché éponyme s’en approprie le nom. En vérité historique, la véritable Croix devenue l’étendard de ralliement de la France libre à Londres en 1940, a été  rapportée de Terre Sainte par un croisé en 1241. Elle continue d’être vénérée à Baugé avec un fragment de la Vraie Croix du Christ, à la chapelle de la Girouardière dont la simplicité sied à l’une des plus illustres reliques revenues de Terre Sainte.

C’était déjà Geoffroi d’Anjou qui dans la Chanson de Roland portait l’étendard de Charlemagne désigné du nom d’oriflamme qui signifie flamme d’or, du latin aurea flamma. Conservé à l’abbaye de Joyenval, il devint plus tard celui des Rois de France en tant que comte de Vexin, après avoir été rapporté et transmis à l’abbaye de Saint-Denis après la bataille de Bouvines en 1214.

Mais tout ceci est une autre et longue histoire évoquée par fragments dans l’Or du matin et dans Pourpre impériale, où il est question d’une oriflamme de gueules et un millefleurs de sinople, symboles romains associé à l’empereur Constantin  et rattaché au traité des couleurs figurant dans le théorème d’Arjuna.

L’obstination du hasard veut que l’Auteur virtuel né à Angers ait vécu dans le Haut Anjou à proximité immédiate de la Vénérable Croix d’Anjou conservée à Baugé et que les circonstances familiales hasardeuses le menèrent à découvrir les ruines de l’abbaye des Prémontrés de Joyenval, sise au milieu du golf près du désert de Retz, en bordure de la forêt de Marly, à Chambourcy, ultime demeure de ses parents, au même moment qu’il arpentait chaque jour le territoire de Saint-Denis de l’abbé Suger, la Montjoie et la colline de Montmartre.

Cela méritait bien quelques investigations et divagations qui ont conduit de fil en aiguille à l’écriture des Lettres et feuilles d’ivoire , pour en envisager, un million de mots plus tard et sous le signe du destin, au projet de publication numérique de l’oeuvre intégrale à destination au premier chef, de ses petits-enfants venus du monde entier perpétuer la Vie, celle de tous les Vivants honorant la mémoire des hommes qui nous ont précédé depuis le Commencement et jusqu’à la fin des temps.

En attendant, pas de quartier !, voici quelques souvenirs rapportés d’Anjou, dans l’ordre et le désordre des choses :

L’adieu aux paysans du Haut-Anjou

Jours de fanfare en Haut-Anjou

Toute la beauté du monde dans le Haut-Anjou

La boule de fort et le principe du faible et du fort

Les clochers tors

La promenade du bout du monde

L’écrin de la tenture de l’Apocalypse

L’ordre du Croissant

Les quernons d’ardoise

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Philippe-Auguste emporta l’enseigne du roi Charles qui était en France l’enseigne de mort ou de victoire, (Hervé Pinoteau, P.S.R. éditions, la symbolique royale française)