A lire tous ces rapports, enquêtes et évaluations, plutôt que de s’en remettre aux méthodes habituelles d’éducation, qui ne paraissent guère  réussir par ces temps de mitraillage exacerbés,  et plutôt que de se bercer d’illusions numériques qui sont au futur éducatif ce que furent les brillants plans informatiques passés à la trappe, j’inviterais Michelle Obama à donner des cours de lessive à nos enfants, dans les collèges et les lycées. Et pour qu’il n’y ait pas d’approche misogyne ou discriminatoire, à tous les enfants, filles comme garçons, quels que soient leurs niveaux d’instruction, général, professionnel ou technique.

C’est un peu ce qui manque à notre très chère éducation nationale, dans tous les sens du terme, un peu de bon sens, un peu moins de théorie et plus de pratique. J’ai même l’impression qu’on ne taille plus les crayons, on attend le clavier même si celui-ci tarde à venir. Et on veut remiser les craies et le tableau noir, alors que les craies ont au moins le mérite en classe de voler comme les canards, bien au-dessus d’un fusil. Le numérique n’apportera rien à l’école si on n’ajoute pas quelques « modules » puisque c’est ainsi qu’on parle chez les « profs » pour évacuer la notion aggressive de cours. La lessive chère à Michelle, le balayage d’une demi-dalle dans la cour et le batifolage dans le cambouis me semblent plus efficaces que tous les investissements d’avenir destinés à masquer la vacuité éducative.

Dans notre monde moderne où  le casque audio a remplacé le casque à pointe et le mobile, le gris-gris ou le chapelet de nos aieüx sans en avoir aucune des vertus bienfaitrices, il serait temps de construire, enfin, dans chaque collège et lycée, un  bateau lavoir pour, à babord faire un peu de lessive et à tribord des dessins au fusain, sans oublier dans la cale, un peu de mécanique laissant la place, le soir venu, aux nuits électriques.